Ces pays ont donné leur feu vert à une troisième dose de vaccin

Alors qu'une décision en Belgique est attendue en septembre, d'autres pays ont déjà autorisé une troisième dose de vaccin, pour certaines personnes.

Administration d'une troisième dose en Israël. - AFP

Vers une troisième dose de vaccin ? La question se pose dans de nombreux pays, dont la Belgique. Et ce, depuis plusieurs mois. En avril dernier, sous les conseils de Pfizer, le ministre flamand de la Santé Wouter Beke avait déjà annoncé la commande de 23 millions de doses à cet effet. La réflexion s'est ensuite intensifiée face à la propagation fulgurante du variant Delta à travers le monde. Une réponse est attendue en septembre, même si la task force vaccination se prépare déjà à cette éventualité.

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Dans d'autres pays, c'est déjà devenu une réalité. Champion de la vaccination, Israël a lancé sa campagne en faveur d'une troisième dose du vaccin Pfizer il y a deux semaines, avant même que l'Agence américaine du médicament (FDA), dont le pays suit en règle générale les recommandations, ne statue sur cette pratique. D'abord réservée aux personnes de plus de 60 ans, celle-ci s'est étendue, dans la nuit de ce jeudi au vendredi, aux plus de 50 ans.

Le rappel vaccinal est également encouragé aux Etats-Unis, avec le sérum développé par Pfizer ou Moderna, mais uniquement pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli, afin de renforcer leur protection contre la maladie, a annoncé, jeudi, la FDA. « Le pays est entré dans une nouvelle vague de la pandémie de Covid-19, et la FDA a pleinement conscience du fait que les personnes immunodéprimées sont particulièrement à risque de contracter une maladie grave », a expliqué dans un communiqué la commissaire par intérim de l'agence, Janet Woodcock. Cela représente moins de 3% des adultes américains. « Les autres personnes qui ont le schéma vaccinal complet sont dûment protégées et n’ont pas besoin d’une dose supplémentaire de vaccin anti-Covid à ce jour. »

vaccin

La France va bientôt sauter le pas. Officialisée mercredi, la future campagne de vaccination pour cette fameuse dose de « boost immunitaire » débutera mi-septembre. Environ cinq millions de personnes sont concernées dans un premier temps par ce rappel: les résidents d'Ehpad et d'unités de soins longue durée (USLD), les personnes âgées de plus de 80 ans, les personnes à très haut risque de forme grave ainsi que les personnes immunodéprimées, qui avaient déjà reçu trois injections. Mais cette liste « pourra être complétée », selon les précisions de la Haute autorité de santé (HAS), attendues dans les prochaines semaines.

L'Allemagne va elle aussi proposer dès le 1er septembre l'administration d'une dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 aux populations âgées et vulnérables, ainsi qu'aux personnes qui n'ont pas reçu de vaccin à ARN messager, a tranché début août le ministère de la santé. La nouvelle injection interviendra « généralement au moins six mois » après la première vaccination complète. Annonce semblable du côté du Royaume-Uni, qui compte lancer cette nouvelle campagne dès le 6 septembre, même si cette décision doit encore être validée par un avis du Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI).

L'OMS s'y oppose

Ces pays ne seront certainement pas les derniers à succomber à la tentation de la troisième dose. Et ce, malgré l’appel de l’OMS en faveur d’un moratoire sur cette pratique. « Actuellement, les données nous montrent que la vaccination offre une immunité durable contre le Covid-19 grave et mortel. Désormais, la priorité doit être de vacciner ceux qui n'ont reçu aucune dose et protection », plaidait déjà mi-juillet le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Pendant que les pays occidentaux préparent déjà leur campagne de rappel contre le Covid-19, le docteur éthiopien alerte depuis plusieurs mois sur l'inégalité d'accès aux vaccins. « À ce jour, dix pays ont injecté plus de 75% des vaccins distribués dans le monde, tandis que les pays à faible revenu en ont reçu un peu plus de 1%. Ce qui est loin d'être suffisant pour vacciner complètement leurs personnels de santé, les populations âgées et les autres personnes les plus exposées au risque de maladie grave et de décès », déplore-t-il dans le Time, demandant ainsi de suspendre l'administration d'une troisième dose jusqu'au moins fin septembre. Son objectif est ainsi de permettre à tous les pays d'atteindre un taux de vaccination de 10%. Ce qui n'est pas le cas de la moitié de la planète.

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