Tout ce que l’on sait sur ce que déciderait le Codeco ce vendredi

Le comité de concertation d’aujourd’hui promet un programme chargé avec de nombreuses thématiques sur la table.

Le Premier ministre belge et le ministre de la Santé lors du Codeco du 19 mars 2021 @BelgaImage

Ce vendredi, vers 14 heures, l’exécutif se donnera rendez-vous au Palais d’Egmont pour un nouveau comité de concertation (Codeco). Principal objectif: déterminer s’il faut adopter la quatrième étape du plan été, originellement prévue pour le 1er septembre. A priori, c’est plutôt bien parti puisque les objectifs sont atteints, à savoir au moins 70% d’adultes vaccinés (84,7% des Belges de plus de 18 ans ont reçu au moins une dose et 81,9% les deux) et moins de 500 patients en soins intensifs (ils sont 180 aujourd’hui).

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Et pourtant, il y a une certaine tension. La contagiosité du variant Delta fait craindre une perte de contrôle de l’épidémie en cas de relâchement des mesures et la région bruxelloise reste assez peu vaccinée (soit 63% des adultes de la capitale, contre 80% en Wallonie et 91% en Flandre). Ces paramètres pourraient influencer les décisions prises aujourd’hui mais globalement, certaines tendances semblent déjà se détacher.

L’aboutissement du plan été en vue

En mai dernier, il était prévu que la quatrième phase du plan été implique plusieurs conséquences. Premier point: il ne devrait plus y avoir de restrictions pour les activités, les camps de jeunes et la vie associative, même si le pré-testing serait fortement recommandé. Idem pour les services de culte, dont les mariages et les funérailles, ainsi que pour les foires, brocantes, marché aux puces non professionnels et braderies. Les fêtes et autres types de réceptions en intérieur ne devraient plus appliquer que les règles en vigueur dans l’horeca.

Concernant l’horeca, pour l’instant, les restaurants et les bars doivent fermer entre 1h et 5h du matin, sans oublier la limite de huit personnes par table. Il semble très probable que ces mesures deviennent au minimum moins sévères, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke affirmant d’ailleurs mardi soir à la RTBF que «l'heure de fermeture des cafés, ce n'est plus tellement important» tant qu’il y a une bonne ventilation. Les limites d’horaires devraient donc disparaître et le nombre de personnes à table pourrait être augmenté selon les informations de La Libre.

Le monde de la nuit pourrait également se réjouir du retour des discothèques. C’est l’un des sujets les plus brûlants du jour. Depuis le 13 août, sont autorisés les événements en extérieur de plus de 1.500 personnes et dès le 1er septembre ceux en intérieur avec le Covid Safe Ticket. Selon la DH, ce pass sanitaire pourrait être également utilisé pour de plus petits événements et fêtes, avec une limite de 200 personnes en intérieur et 400 en extérieur. L’UCM est pour et cela permettrait la réouverture des boîtes de nuit, probablement le 1er octobre après un an et demi de fermeture. Si tel est le cas, il faudrait voir quel serait le nouveau protocole sur la capacité et la qualité de l’air prévu pour le 10 septembre.

Les écoles et la question d’une différenciation entre régions

D’autres sujets non prévus dans le plan été devraient également être discutés ce vendredi. C’est notamment le cas de la rentrée scolaire. Selon la RTBF, les experts qui conseillent le gouvernement ont proposé une échelle des mesures selon plusieurs niveaux. En fonction de la situation épidémiologique, un code couleur pourrait être ainsi adopté, mais cela doit être confirmé ou infirmé aujourd’hui.

C’est également dans l’enseignement que les différences entre les régions pourraient être les plus visibles. À Bruxelles, il est plus probable que le masque soit obligatoire, au moins pour les adultes (sauf en maternelle) et les élèves du secondaire. En Wallonie et en Flandre, il est possible qu’il soit moins présent, reste à savoir dans quelle mesure. Outre les établissements scolaires, la gestion de la crise sanitaire pourrait être régionalisée pour d’autres domaines. C’est en tout cas le souhait de la Flandre, plus vaccinée et moins touchée par le Covid-19. À voir si cette différenciation sera appréciée ou pas par les autres interlocuteurs. Ce vendredi matin, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a annoncé en ce sens qu'il proposera "de mettre les assouplissements sur pause à Bruxelles".

Autre domaine: le télétravail. Depuis le 27 juin, il n’est plus obligatoire mais hautement recommandé. Selon La Libre, cela ne devrait pas changer car de toute façon, de nombreuses entreprises sont satisfaites de cette situation.

Les soignants obligés de se faire vacciner?

Reste à traiter le sujet le plus explosif: la possibilité d’une vaccination obligatoire pour les soignants. Ce mardi soir, Frank Vandenbroucke a affirmé à la VRT et la RTBF qu’il fallait «franchir une nouvelle étape» et adopter cette mesure qui serait «un devoir» des prestataires de soins envers leurs patients. «J’ai un peu un malaise quand j’entends des professionnels de la santé qui nient une évidence scientifique. Les vaccins sont sûrs, efficaces, ils protègent les patients et les prestataires de soins», a-t-il déclaré. Mais prendre une telle décision pourrait potentiellement créer une polémique, comme cela a été vu en France.

Un risque politique qui pourrait toutefois aider à combattre l’épidémie. Selon les experts, la rentrée et l’arrivée de l’automne représente le véritable défi de la gestion de crise, avec une probable augmentation du nombre de contaminations à cause d’une plus grande promiscuité. Si ce cap est passé sans encombre, le pire devrait être derrière nous, comme nous l’a confirmé le virologue Steven Van Gucht.

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