Bientôt un vaccin universel qui résistera à tous les coronavirus et leurs variants ?

Grâce aux nombreuses recherches en matière de vaccination, plusieurs chercheurs travaillent sur un vaccin universel, qui résisterait à plusieurs formes de coronavirus et leurs variants. Trois approches semblent prometteuses. Il n’est pas impossible que l’une d’entre elles donne un résultat utilisable sur les humains d’ici un an.

Illustration. (AFP)

Aujourd’hui, l’évolution de la crise sanitaire à travers le monde l’a prouvé : vacciner la grande majorité de la population contre le Covid est la solution pour reprendre une vie normale tout en évitant de remplir les hôpitaux. 

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Mais le fameux coronavirus, comme tous les autres virus, a muté et mutera probablement encore. À plusieurs endroits du monde, il s’est adapté à son environnement, créant ainsi des variants, de nouvelles versions évoluées du SARS-CoV2. C’est ainsi qu’est né le variant Delta, aujourd’hui répandu en Europe, mais originaire d’Inde.

D’après plusieurs études, les vaccins utilisés aujourd’hui à travers le monde protègent les personnes qui les ont reçus, à des degrés variables, contre les mutations connues. 
Reste la menace qui effraie tout le monde et qui pourrait mettre à mal le projet mondial de mettre cette pandémie derrière nous : la possibilité d’un nouveau variant, plus fort que tous les vaccins disponibles. En ce moment, le Variant Mu, détecté en Amérique du Sud, effraie, car ses mutations pourraient le rendre plus résistant. Mais cela reste cependant à prouver scientifiquement.

Du coup, nous aurions besoin d’un super vaccin, plus fort que tous les variants présents et futurs. Inimaginable ? Pas vraiment.

Rester humble

En mars 2021, la CEPI, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, a annoncé qu’elle allait lever 3,5 milliards de dollars pour investir dans le développement et la recherche de vaccins pour que le monde soit mieux préparé aux pandémies. Sur cette somme, 200 millions ont été prévus pour développer un vaccin universel contre les coronavirus en tous genres, peu importe leurs variants. Cela serait une solution miracle, mais y parvenir pourrait prendre des années. 

Aujourd’hui, la CEPI n’a encore aucune idée de ce que sera ce vaccin, s’il s’inspirera d’un modèle existant ou sera tout nouveau. « C’est notre première fois à tous avec ce virus » commente le CEO, le docteur Richard Hatchett, pour The Conversation. « Nous l'avons vu se développer au fil du temps... Nous continuons à recueillir des données et à acquérir de l'expérience dans ce domaine. Je pense que nous devons faire preuve d'une certaine humilité quant à ce que nous savons actuellement et ce que nous pouvons savoir. »

Le projet sera de trouver un point faible commun à tous les coronavirus, un qui est conservé par le virus peu importe ses mutations. Mais il reste la question de savoir jusqu’où doit aller ce virus. Est-ce qu’il doit protéger de toutes les mutations du SARS-CoV2 ou aussi de celles du SARS-CoV1 ou même de toute cette catégorie de virus ? Un sacré challenge.

De nombreux chercheurs ont déjà travaillé sur des vaccins universels pour la grippe ou le SIDA et ne sont jamais parvenus à leurs fins. Ces virus changent trop souvent d’aspect et nos corps ne parviennent pas à les reconnaître à tous les coups. Mais toutes ces recherches n’auront pas été en vain. Toutes les découvertes réalisées pour la grippe ou le SIDA pourront être utiles au développement d’un vaccin universel pour le coronavirus, qui se transforme beaucoup moins.

Pourquoi y croire ?

Cela peut sembler complètement fou de croire en cette piqûre miracle. Pourtant, cela n’a rien d’insensé. Si nos vaccins contre le Covid ont été réalisés si rapidement, c’est parce que les entreprises pharmaceutiques et laboratoires ont tout laissé tomber pour se concentrer uniquement dessus, c’est sûr, mais aussi grâce à des dizaines d’années de recherche en la matière. 

Face au virus H151, il avait fallu attendre 6 mois avant d’obtenir un vaccin efficace et testé sur l’homme selon les protocoles en vigueur. C’était un record, mais c’était déjà trop tard : le pic de l’épidémie était déjà passé. Suite à cela, des chercheurs ont développé de nouvelles méthodes de création de vaccin optimisées, mais aussi de nouvelles façons de tester plus rapidement. Non pas pour une maladie ou un virus en particulier, mais pour être mieux préparé pour l’avenir. Des techniques et innovations qui ont largement contribué au développement express du vaccin contre le Covid.

Aujourd’hui, c’est grâce à toutes ces recherches antérieures sur la vaccination, contre la grippe, le SIDA, le Covid ou même l’hépatite B que plusieurs équipes de chercheurs à travers le monde travaillent sur un potentiel vaccin qui résisterait à beaucoup de formes de coronavirus. Trois approches très différentes affichent déjà des résultats prometteurs. Un de ces projets pourrait entrer en phase 1 de testing dès cet automne et un autre devrait le suivre de près. À ce rythme, il n’est pas impossible qu’un de ces super-vaccins soit développé d’ici un an.
 

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