
Covid: dernière vague avant la sortie ?

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On en rêve toutes et tous de ce bout du tunnel, maintes fois annoncé - et reporté - ces derniers mois. Face à l'omniprésence du variant Delta, combinée à la rentrée scolaire en présentiel et à la levée de plusieurs mesures sanitaires, certains experts craignent néanmoins une nouvelle vague cet automne. À l'inverse, d'autres sont plutôt optimistes.
C'est le cas notamment de Tom Wenseleers, biostatisticien à la KULeuven, pour qui le pire est derrière nous. « D'un point de vue mondial, nous sommes actuellement sur un plateau en termes de nombre de morts. Et cette courbe va bientôt commencer à redescendre », prédit l'expert dans les colonnes du Morgen.
De bonnes nouvelles concernant le variant Mu
Au sein de la population, l'inquiétude se porte néanmoins sur les différents variants, qui ne cessent de faire leur apparition. Le dernier en date, Mu, a récemment été classé comme « potentiellement préoccupant » par l'OMS et l'Agence européenne des médicaments. De quoi compromettre ce retour à la normale ? « D'après mes calculs, cette souche présente une capacité de croissance de 6 à 7% par jour par rapport au variant Delta. Nous n'avons donc pas à nous en soucier », rassure le biostatisticien, l'un des premiers à avoir averti de la dangerosité des variants en avril. Concernant le nouveau variant sud-africain C.1.2, il est encore un peu trop tôt pour se positionner. « Son évolution est un peu moins claire. Cette souche est la plus éloignée de la version originale de Wuhan. Mais elle semble également incapable de supplanter le variant Delta. »
À ce stade, Tom Wenseleers dit n'avoir « aucune preuve » qu'il existe un variant en circulation plus infectieux que le variant Delta. « Le cauchemar serait de voir apparaître un variant capable de contourner complètement l'immunité des vaccins. Mais il n'y a absolument aucune indication que cela pourrait arriver dans un avenir proche. » C'est pourquoi l'expert ose dire que « nous sommes au milieu de la dernière grande vague mondiale ». « Une sorte de 'vague de sortie', qui aura lieu principalement chez les non-vaccinés », précise-t-il, incitant les derniers réfractaires à se faire vacciner, mais aussi aux pays riches à partager leurs doses.
Fin de la pandémie, pas du coronavirus
Cela ne signifie pas pour autant que le coronavirus va disparaître. On le sait, celui-ci pourrait devenir endémique, avec moins de formes graves. « Les recherches sérologiques du Royaume-Uni indiquent que cette phase n'est plus si loin », pointe Tom Wenseleers. Il faudra dès lors trouver une sorte d'équilibre entre l'immunité, qui diminue progressivement avec le temps, et le virus, qui peut encore évoluer légèrement. Si cette balance penche un peu trop vers ce dernier, l'expert propose de « mettre à jour l'immunité avec des injections de rappel ».
Reste à savoir combien de victimes fera cette phase endémique. Selon les calculs de Meaghan Kall de Public Health England, cités par le biostatisticien belge, le bilan serait comparable à celui d'une grippe hivernale. « Ce qui est une découverte très encourageante. »