
Le Covid a tué plus d'Américains que la grippe espagnole: et chez nous?

Le Covid-19 a désormais tué davantage d'Américains que la grippe espagnole en 1918-19, selon les données publiées lundi par l'université Johns Hopkins, qui fait référence en la matière. De notre côté de l’Atlantique par contre, le constat est différent.
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Le Covid-19: plus grave pandémie de l’histoire des USA
Plus de 675.700 personnes contaminées par le nouveau coronavirus sont décédées aux États-Unis, selon le dernier bilan de l'institut lundi en fin d'après-midi. Or, d'après des historiens et les Centres de prévention et de lutte contre les maladies, la principale agence sanitaire des États-Unis, la grippe espagnole a tué au moins 50 millions de personnes dans le monde, dont 675.000 aux Etats-Unis.
La grippe espagnole, au moins en valeur absolue, a donc perdu lundi son titre de pandémie la plus grave de l'histoire récente des États-Unis. Mais, contrairement au Covid-19, cette pandémie a été particulièrement meurtrière dans des classes d'âge censées être en bonne santé, dont les moins de 5 ans et les personnes âgées de 20 à 40 ans.
Un record non battu chez nous
En Belgique, le bilan de la grippe espagnole est assez difficile à établir. Les estimations varient selon les études. La Libre cite toutefois le chiffre de 300.000 morts, même si cela doit être perçu à titre indicatif. Reste que cela permet d'affirmer que le Covid-19 a fait moins de dégâts que la grippe espagnole puisque depuis le début de la crise sanitaire, près de 25.500 personnes sont décédées du coronavirus en Belgique. Le taux de surmortalité n'a jamais été aussi élevé par rapport à la Seconde Guerre mondiale, mais il ne dépasse pas celui de la fameuse grippe.
En France, le constat est similaire. Selon les estimations citées par LCI, entre 210.000 et 408.000 personnes sont mortes dans l’Hexagone à cause de la grippe espagnole. Pour le Covid-19, le compteur est pour l’instant fixé à 116.000 personnes.
Il faut cela dit préciser que le contexte est très différent entre les deux épidémies. En 1918, l’Europe sort d’une guerre dévastatrice et il n’était évidemment pas question de confinement comme cela a été le cas avec le Covid-19. Selon des chercheurs de l'École des hautes études en santé publique (EHESP) en 2020, le premier confinement a "permis d'éviter 61.739 décès hospitaliers" en France. Et c’est sans compter donc les vagues postérieures de coronavirus. Sans mesures sanitaires, il est probable que l’Hexagone aurait rattrapé le bilan de la grippe espagnole. La médecine a fait également de nombreux progrès. L’espérance de vie était à l’époque de la grippe espagnole de trente ans inférieure à celle d’aujourd’hui.