

Alors qu’un Comité de concertation était prévu ce vendredi pour faire le point sur la situation sanitaire, celui-ci a été avancé à ce mardi après-midi en dernière minute.
Invité dans l’émission "Il faut qu’on parle" de DH radio ce mardi, Yves Coppieters a été interrogé par Maxime Binet sur les véritables raisons derrière l’avancement de ce Codeco. "Les raisons évoquées sont un problème d’agenda. Je n’y crois pas. La raison est sans doute l’augmentation des chiffres de l’épidémie mais il y a aussi l’arrivée des vacances de Toussaint. Je pense que nos responsables veulent mettre en place des mesures rapides qui seraient d’application dès dimanche prochain."
Le congé d’automne étant à la même date chaque année, n’aurait-il pas fallu anticiper cela en termes de gestion des risques? "L’augmentation des chiffres depuis dix jours fait bouger les lignes. On l’a vécu quasiment à la même période l’année passée avec 15 jours de différence. Et même si la vaccination est une bonne barrière, on sait donc prévoir les rebonds de contaminations."
Dès lors, il semble normal de se poser la question de la gestion de risque du fédéral et des entités fédérées. "Les autorités politiques font de la mauvaise communication de risque. Cela fait deux ans que l’on fonctionne avec une communication anxiogène et, à un moment donné, il faut comprendre qu’on va vivre avec le virus et que ces rebonds sont inévitables et qu’on peut les prévoir. On n’a pas toutes les armes de prévention - il manque encore les thérapeutiques - mais les vaccins restent efficaces et la 3e dose arrive pour les plus fragiles."
Que l‘horeca, le monde de la culture et métiers de contact se rassurent, il n’est pas question de fermer à nouveau certains secteurs mais bien de renforcer les mesures existantes. On évoque par exemple une extension du Covid Safe Ticket, le port du masque obligatoire en intérieur et une intensification du télétravail.
"Il faut renforcer les mesures efficaces comme le port du masque en intérieur, ce qui n’était plus le cas en Flandre. Je pense qu’il y a un relâchement chez nous aussi car le Covid Safe Ticket donne un faux sens de sécurité. L’autre mesure intéressante c’est le retour au télétravail. La prévention repasse par la limitation des contacts sociaux et professionnels."
La question des écoles suscite aussi le débat. En début d’année, il y avait eu une volonté d’augmenter d’une semaine les vacances de carnaval pour contrer l’augmentation des chiffres. Pourrait-on faire la même chose durant ce congé de Toussaint?
"Sur un plan sanitaire, ce serait une bonne idée de prolonger les vacances de Toussaint. Cela casserait les chaînes de transmission via l’école et donnerait un petit répit en termes de contaminations. Je préfère ça que de remettre des mesures très contraignantes dans la vie scolaire."
Yves Coppieters adresse son carton rouge aux autorités pour leur décision d’avancer le Codeco pour des raisons sanitaires. "C’est difficile à justifier. Les modèles montrent une augmentation des contaminations mais la dissociation avec les formes graves est réelle."
L’épidémiologiste donne, par contre, un carton vert aux déf censeurs de l’école. "La ministre Linard avait fait en sorte d’alléger les mesures dans les écoles. La situation y est compliquée mais il faut donner plus de liberté aux élèves, mais aussi décharger les responsables de l’école de toute une série de tâches."
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