
Les médecins critiquent les plans de Vandenbroucke

Les médecins, par l'intermédiaire de l'Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSyM), ont critiqué lundi le projet de réforme hospitalière du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke. Ils craignent que la qualité des soins ne soit compromise. «Le dernier mot n'a pas encore été dit à ce sujet», a prévenu Marc Moens de l'ABSyM.
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De nombreuses questions en suspens
Les plans prévoient que toute une série de prestations de soins ne seront plus proposées partout. Les hôpitaux devraient se spécialiser davantage, le nombre de maternités serait réduit. «La question est de savoir jusqu'où le ministre veut aller à cet égard. Cela existe déjà pour le cancer de l'œsophage et du pancréas, par exemple, mais le ministre parle aussi des tumeurs de la tête et du cou, du cancer de l'ovaire,... Est-ce qu'ils pourront seulement aller dans des hôpitaux universitaires, se faire soigner?», s'interroge Moens. «Et si on doit accoucher: faudra-t-il parcourir 50 ou 100 kilomètres? Et qu'en est-il du personnel? De nombreux médecins spécialistes travaillent sous le statut d'indépendant et n'ont donc pas droit aux allocations s'ils perdent leur emploi».
L'ABSyM a également des questions sur le financement. Dans le plan de Vandenbroucke, il est question d'appliquer un montant fixe par intervention d'ici 2024. «Ce montant serait alors basé sur des moyennes. Mais aucun patient n'est le même», a déclaré l'ABSyM. De plus, le forfait ne concerne pas seulement les honoraires du médecin, mais aussi les médicaments, les scanners, les tests de laboratoire, etc... «Qu'en est-il des procédures complexes?», s'interroge Moens.
Le risque de suivre le mauvais exemple britannique
Les budgets des installations techniques comme les scanners IRM seraient désormais versés directement aux hôpitaux et non plus via le détour des honoraires. Mais l'ABSyM avertit que cela conduira également à de mauvaises décisions, car souvent économiques. «Ce sera le directeur de l'hôpital qui devra décider des achats, mais ce sont les médecins qui travaillent avec ces appareils qui ont le plus de connaissances», illustre Moens. Il cite l'exemple du Royaume-Uni où des décès sont survenus en raison du manque d'infrastructures «parce que le NHS a pris les mauvaises décisions». «Nous ne pouvons pas du tout être d'accord avec cela».
Les médecins examineront d'abord le document en interne. «Selon le ministre, il ne s'agit que d'un projet de mémorandum. Nous espérons qu'il y a encore de la place pour des ajustements».