Numéros Inami: les étudiants en médecine interpellent les décideurs

Face à un projet de loi limitant les numéros Inami en Wallonie, les étudiants en médecine ont interpellé le monde politique via des mails de sensibilisation et manifestations.

Numéros Inami: les étudiants en médecine interpellent les décideurs
Manifestation des étudiants devant le cabinet du ministre de la Santé. (@Belga Image)

Des étudiants en médecine ont envoyé une centaine de mails, dans le cadre d'une action de massmailing, à des décideurs politiques afin de les interpeller sur la problématique des numéros Inami, a indiqué mardi à l'agence Belga la Fédération des Étudiants Francophones (FEF). Les étudiants s'opposent à la volonté du ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke de limiter l'accès aux études de médecine et de défendre à tout prix un contingentement des numéros Inami.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Lundi matin, une vingtaine d'étudiants en médecine ont également jeté leurs blouses blanches devant le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en signe de protestation.

L'article 69 d'un récent projet de loi du ministre Vandenbroucke vise à limiter davantage le nombre de numéros Inami délivrés aux étudiants du sud du pays si aucun examen d'entrée plus sélectif n'est mis en place par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Déjà voté en commission, le projet de loi avait été renvoyé devant le Conseil d'État, mais celui-ci a rendu son avis, sans faire de remarque sur ledit article 69. Le texte devrait donc à présent être soumis à l'approbation de la séance plénière de la Chambre, mais il a déjà fait l'objet de plusieurs reports et est au cœur d'âpres discussions entre les représentants du Fédéral et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

« La pénurie avérée de médecins renforcée par la politique de contingentement continue de mettre sous pression un système de soins de santé épuisé par la crise sanitaire », rappelle la FEF, qui revendique de sortir du contingentement et réclame un accès libre aux études.

Le numerus clausus est né en 1997 du constat d'une suroffre de médecins. Craignant que les coûts des soins de santé ne deviennent exorbitants, le gouvernement fédéral de l'époque a dès lors décidé que les numéros Inami, qui permettent un remboursement des prestations médicales au patient, devaient être limités.

Mais pour la FEF, il s'agit d'arguments fallacieux. « D'après le Bureau du plan, la théorie de la demande induite par l'offre n'a pas d'impact sur le budget des soins de santé. Les dépenses médicales excédentaires sont plutôt liées à des pratiques peu déontologiques », pointe Lucas Van Molle, son président.

Le blocage avec le ministre Vandenbroucke étant « complet », les représentants des étudiants en médecine se tournent dès lors vers les décideurs francophones « afin qu'ils défendent l'intérêt des étudiants et de la population francophone », alors que la pénurie de médecins est avérée dans plusieurs régions du sud du pays.

« La sélection renforcée à l'entrée des études, discutée en ce moment dans le cadre des négociations, ne fera que prolonger cette dynamique désastreuse en plus de rendre encore plus inégalitaire l'accès aux études de médecine », épingle encore la FEF dans un communiqué.

Pour les organisations étudiantes, parmi lesquelles l'AGL et l'AGW (UCLouvain) ainsi que le Bureau des étudiants en médecine de l'ULB, du CIUM, de la FEF et de l'ORE (UMons), il convient avant tout de « réévaluer les besoins de la population pour tendre vers une planification de l'offre en adéquation avec ceux-ci ».

(@Belga Image)

Les organisations étudiantes appellent donc les politiques à revoir leurs positions sur cette problématique qui, au-delà de l'enseignement supérieur, impacte l'ensemble de la population.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité