Ce que l'on sait sur «Centaure», le nouveau sous-variant d'Omicron

L’expert belge Geert Molenberghs estime que ce nouveau sous-variant devrait se répandre dans le monde «à grande vitesse durant cette période de vacances».

Ce que l'on sait sur «Centaure», le nouveau sous-variant d'Omicron
© Belga Image

Baptisé « Centaure » - BA.2.75 de son vrai nom -, il s'agirait d'une nouvelle évolution du variant BA.2, qui fut dominant un temps chez nous.

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BA.2.75 a été détecté en Inde il y a déjà plusieurs semaines, au début du mois de mai. Avant de se répandre à une dizaine de pays à travers le monde. Le virus a été notamment été repéré aux Etats-Unis, au Japon, en Australie, ou encore au Royaume-Uni. Plus proche de chez nous, il circulerait également en Allemagne et au Luxembourg.Au Royaume-Uni, les cas ont augmenté rapidement à en croire nos confrères du Guardian. «Et apparemment plus rapidement que ceux de l’extrêmement transmissible BA.5».

Si «Centaure» préoccupe certains experts, c’est qu’il semble avoir une plus grande résistance aux anticorps et une vitesse de propagation relativement rapide. Au début du mois de juillet, le biologiste cellulaire Ulrich Elling estimait déjà, sur Twitter, qu’il était «probable que nous ayons affaire à un variant qui se propage rapidement et déjà largement». Ajoutant espérer «sincèrement qu’il s’agisse d’une fausse alarme». L'expert insistait toutefois sur le peu de données disponibles à ce stade. 

https://twitter.com/EllingUlrich/status/1543550559248125952

Le 7 juillet, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a classé «Centaure» dans la catégorie des «variants sous surveillance».  A ce stade, aucun élément ne laisse toutefois penser qu’il soit plus dangereux ou à l'origine de nouveaux symptômes. 

Outre sa propagation rapide, c’est surtout le profil de BA.2.75 qui inquiète. Plus particulièrement ces nombreuses mutations, en comparaison avec son grand frère, BA.2. «Cela pourrait signifier qu’il a eu la chance de développer un avantage par rapport à une lignée de virus déjà performante», explique le docteur Stephen Griffin, virologue à l’université de Leeds, interrogé par nos confrères du Guardian. «C’est certainement un candidat potentiel pour l'après-BA.5», renchérit le virologue Tom Peacock de l’Imperial College de Londres, au quotidien britannique.

En Belgique?

Alors que BA.5 est devenu dominant en Belgique - à l'origine, entre autres, de la remontée actuelle des cas chez nous - aucune infection à Centaure n’a, au moment d’écrire ces lignes, été détectée dans notre plat pays. «Mais il se rapproche», prévenait déjà le biostatisticien Geert Molenberghs à nos confrères du Nieuwsblad. L’expert belge estime d’ailleurs que ce nouveau sous-variant devrait se répandre dans le monde «à grande vitesse durant cette période de vacances». 

Ce mercredi 13 juillet, Emmanuel André a lancé un appel, au nom du Centre national de référence du Covid-19. Le virologue dit rechercher des patients revenant d’Inde avec un récent test Covid positif. Et ce, afin «d’identifier rapidement et de monitorer l’introduction du variant BA.2.75 en Belgique». 

https://twitter.com/Emmanuel_microb/status/1547176662986637314

Il semble encore trop tôt pour prédire l'impact de Centaure chez nous, et plus largement dans le monde. Geert Molenberghs juge à ce stade difficile de dire si ce nouveau sous-variant s'imposera, comme BA.5, chez nous d'ici l'automne. Le biostatisticien, interrogé par le Nieuwsblad, rappelle d'ailleurs l'enchaînement rapide des sous-variants d'Omicron depuis l'apparition de ce dernier.

Centaure fait en tout cas dire aux experts toute l’importance d’un plan à long terme. «Qui ne peut pas être le même que celui de la grippe», selon le docteur Griffin. En plus des campagnes vaccinales, le virologue appelle, dans les colonnes du Guardian, à considérer davantage de mesures diagnostic des variants. «il s’agit notamment de créer des environnements résistants aux infections, en améliorant la ventilation, la filtration (…) et en prévoyant des périodes d’isolement appropriées et soutenues qui réduiront réellement la transmission». 

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