Le Covid ne fait plus perdre le goût et l'odorat: d'autres symptômes doivent être scrutés

Les cas d'anosmie et d'agueusie sont désormais considérés comme "anecdotiques", ce qui oblige à revoir la liste des symptômes liés au Covid.

Test au Covid-19
Un test buccal pour dépister le Covid-19, le 28 juillet 2022 ©BelgaImage

Un peu plus d'un an après la fin des restrictions liées au Covid-19, le temps de la crise sanitaire paraît déjà bien loin. À l'époque, un symptôme était souvent synonyme d'infection au coronavirus: la perte du goût et de l'odorat. Il était alors plus facile de différencier cette maladie d'un rhume ou d'une grippe. Mais ça, c'est désormais de l'histoire ancienne! C'est ce que vient de constater une étude réalisée par une équipe de chercheurs américains chapeautée par Evan Reiter, le directeur médical d'un centre chémosensoriel de l'État de Virginie. Il faut désormais se fier à d'autres symptômes pour soupçonner la présence de cette pathologie chez un individu.

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Une évolution qui s'explique

Comme l'explique Evan Reiter au Washington Post, aujourd'hui, seules "trois personnes sur 100 touchées par le Covid voient leur odorat affecté". En d'autres termes, presque plus personne n'a à subir ce genre de désagrément après avoir été contaminé par le coronavirus. L'anosmie et l'agueusie ne peuvent donc plus être considérées comme des caractéristiques inhérentes au Covid-19 et si une personne se plaint de ce genre de symptômes, cela peut être tout aussi bien lié à d'autres facteurs.

Selon l'étude, ce changement pourrait être lié à l'évolution de notre système immunitaire. Boosté par plus de trois ans d'exposition au virus et par une vaccination à l'échelle planétaire, celui-ci a visiblement appris à mieux se défendre et à protéger nos cellules nerveuses liées à ce sens. D'après les chercheurs, ce sont ces neurones qui étaient auparavant la cible du Covid-19, même si le mécanisme exact de cette interaction reste encore mystérieux. L'arrivée de nouveaux variants, notamment d'Omicron, pourrait aussi avoir joué un rôle déterminant puisqu'ils sont connus pour provoquer bien moins souvent ce type de réaction.

Il faut donc désormais se fier aux autres symptômes pour tenter de déceler une infection au Covid-19. Interrogé par L'Avenir, le virologue Yves Van Laethem expliquait déjà en mars 2023 que la perte de goût et d'odorat était devenue "anecdotique". Il explique qu'avec Omicron, ce sont les voies respiratoires supérieures qui sont touchées, "ce qui explique pourquoi il est moins dangereux". "On va donc avoir un nez qui coule, un mal de gorge, de trachée. Beaucoup moins de personnes font des réactions inflammatoires hypertrophiées, chose que l’on faisait davantage avec les premières souches du Covid", conclut-il.

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