Médecins étrangers à Bruxelles : la N-VA veut imposer le bilinguisme

Plus de 10.000 médecins étrangers travaillent en Belgique.

Médecins étrangers à Bruxelles : la N-VA veut imposer le bilinguisme
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Au début des années 2000, seuls 4 médecins sur 100 exerçant en Belgique étaient formés à l'étranger. Ils sont désormais 14, sur 100. Plus de 10.000 médecins étrangers travaillent chez nous, notaient récemment Het Laatste Nieuws et De Morgen sur base de chiffres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Ce nombre a plus que doublé en un peu plus de dix ans.

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Le problème de la maîtrise d'une des langues nationales, et plus spécifiquement le néerlandais, se pose pour certains d'entre eux, notamment pour certains venus d’Europe de l’Est ou d’Afrique. Ce qui peut avoir des répercussions sur l’accueil et la relation avec les patients.

Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a demandé à son administration de préparer des modifications réglementaires afin d'exiger des prestataires de soins qu'ils connaissent l'une des trois langues nationales.

Suivant ce qu’a expliqué le ministre, la connaissance conjointe du français et du néerlandais ne sera pas exigée pour exercer en région bruxelloise. Comme l’expliquait La Libre, la N-VA propose que «tout professionnel des soins de santé devra pouvoir apporter la preuve d'une connaissance linguistique (...) tant du français que du néerlandais». Cette connaissance serait contrôlée via la Commission fédérale de contrôle de la pratique des soins de santé.

 

 

Quotas Inami

«Il est vrai qu'il faut pouvoir avoir des médecins qui s'adressent aux patients dans leur langue, mais on doit gérer cela à l'échelle d'un bassin ou d'un hôpital», reconnaissait Georges Dallemagne, député fédéral Les Engagés. Pour autant, jugeait-il dans La Libre, «la proposition de la N - VA aggravera la pénurie de médecins».

«Il est ironique, voire cynique, d'exiger le bilinguisme des médecins après avoir organisé la pénurie de médecins au travers d'un système de quotas strict et provoquer ainsi un afflux de médecins étrangers», taclait-il. Un nombre limité de numéros Inami (nécessaires pour pouvoir exercer) sont en effet délivrés chaque année aux jeunes diplômés belges. Les Engagés plaident pour la suppression des quotas inami.

 

 

La pénurie de médecins  qui en découle doit dès lors être compensée par des médecins étrangers, non soumis aux quotas.

Selon La Libre, Georges Dallemagne avait reçu des précisions venant du ministre de la Santé concernant le nombre de médecins belges et étrangers ayant reçu un numéro Inami entre 2010 et 2022 : 17,5 % des numéros Inami délivrés en Belgique l'ont été à des médecins étrangers. Avec en fonction des régions, un ratio de 10,9 % en Flandre, 14,8 % en Wallonie et… 37,5 % à Bruxelles.

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