
Un test pour détecter les IVG médicamenteuses, pour ensuite condamner les jeunes femmes polonaises ?

C'est une innovation qui fait froid dans le dos. Un laboratoire polonais annonce avoir mis sur pied un test permettant de détecter les personnes ayant ingéré une pilule abortive. En Pologne, l'exécutif en place se montre particulièrement farouche face à l'avortement. C'est le gouvernement lui même qui est à l'origine de ce nouveau test.
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Depuis des années, le débat fait rage à Varsovie. Les pro-vie et les pro-choix se confrontent. Le New-York Times fait état de cette information qui risque de faire trembler de nombreuses femmes. Jusqu'ici, la réalisation d'une IVG médicamenteuse était réputée indétectable. La donne a changé. Ce nouveau test permet de déceler les principaux actifs des médicaments ciblés. C'est une chasse à l'avortement qui est redoutée. La police réalise déjà des enquêtes sur des femmes soupçonnées d'avoir subi un avortement clandestin. Depuis 2022 un registre national des grossesses est de vigueur afin d'avoir un meilleur contrôle sur l'état de santé des femmes.
Une situation toujours plus compliquée
Il y a peu, des recherches ont même été effectuées au coeur des égouts pour trouver des preuves quant à une IVG suspecte. Une procédure judiciaire a été enclenchée contre cette femme suite à ces investigations. Le dispositif répressif est toujours plus sévère. Contre les femmes bénéficiants d'une IVG, mais aussi contre les militantes pro IVG. En 2023, Justyna Wydrzynska, à la tête de l'association Abortion Dream Team, a été condamnée à huit mois de travaux d'intérêt général. Elle avait soutenu un avortement clandestin.
Ce nouveau test pour déceler les avortements médicamenteux risque de faire plus encore empirer la situation, et peut être inspirer d'autres pays anti-IVG.