Tour de France 2022: l’heure du bilan

176 coureurs, 21 étapes, 15 vainqueurs différents, 4 maillots distinctifs et finalement un gagnant: le spectacle avec un grand S.

Podium du Tour de France 2022
Jonas Vingegaard au centre du podium du Tour de France, entouré de le 24 juillet 2022 à Paris @BegaImage

De Copenhague aux Champs-Elysées, le Tour nous aura fait vibrer. En témoigne ce dernier week-end de course qui est venu conclure parfaitement 24 jours de combats acharnés. Samedi, c’est la fusée Wout Van Aert – encore et toujours - qui a raflé le contre-la-montre au guidon et à la pédale de Vingegaard, de Pogačar et du champion du monde en titre de la discipline, Filippo Ganna. Tandis que dimanche, c’est le missile Philipsen qui s’est adjugé le sprint massif sur la plus belle avenue du monde. Deux victoires belges comme apothéose d’un Tour qui aura eu un fort accent de chez nous. Mais après le podium et les réjouissances, viens l’heure du bilan.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

L’Aert et la manière

Wout Van Aert en tête de file, Jasper Philipsen et Yves Lampaert en lieutenant mais aussi Tiesj Benoot, Nathan Van Hooijdonck, Dylan Teuns, Jasper Stuyven ou encore Philippe Gilbert pour ne citer qu’eux. Ils étaient 18 à s’élancer au départ de la Grande Boucle et force est de constater qu’ils auront brillé sur les terres de nos voisins. Les Belges ont remporté 6 victoires en individuel – c’est plus que toutes autres nations - mais ils ont aussi impressionné en tant qu’équipiers pour leurs différents leaders. Des résultats qui, au-delà de la fierté, laissent présager de belles choses pour les championnats du monde en septembre prochain.

Un bilan qui contraste, cependant, avec celui du classement par équipes car même si elles ont raflé 4 étapes, ce sont bien trois équipes belges – Lotto Soudal, Alpecin-Deceuninck et Quick-Step Alpha Vinyl – qui trustent les trois dernières places de la liste. Une déconvenue à peine camouflée par la 14ème place de la formation Intermarché – Wanty – Gobert.

L'ogre Jumbo Visma

L’équipe néerlandaise est arrivée sur le Tour avec de grandes ambitions et la volonté d’effacer les déconvenues des dernières années. Exit Roglic – en cours de route - et Dumoulin, les patrons se nomment désormais Van Aert et Vingegaard. Un duo bourré de talent qui avait en ligne de mire un doublé maillot vert – maillot jaune.

3.350 kilomètres et 240 heures plus tard, ce qui semblait être une tâche épineuse – voire impossible – est devenue une réalité. L’armada Jumbo a écrasé le Tour en ne laissant que des miettes à ses concurrents. Seul Tadej Pogačar a réussi à opposer une résistance - de haut vol – mais le Slovène a quand même dû s’incliner face à la supériorité d’un collectif bâti non pas pour gagner mais pour dominer.

Seul contre tous

Tadej Pogačar est arrivé en ultra favori, il repart en roi déchu. Parti comme une flèche en début de Tour, le Slovène a, finalement, paru bien seul dans sa quête d’une 3ème couronne tant l’effectif de la formation UAE faisait pâle figure face à celui de Jumbo. Il aura tout essayé, tout tenté. Mais pour la première fois en presque trois ans, le natif de Komenda a semblé humain. Des attaques moins tranchantes qu’à l’accoutumée auxquelles le Danois a répondu et même riposté jusqu’à épuiser «Pogi».

Une défaite qui réjouit aussi bien ses détracteurs que le simple fan de cyclisme. Car si d’un côté, une partie des spectateurs espérait sa chute sous couvert d’une envie de changement, c’est surtout la planète vélo qui s’enchante de pouvoir assister à un 3ème round l’année prochaine entre les deux ovnis de leur discipline. Un partout, balle au centre. Rendez-vous l’année prochaine messieurs!

Laporte en sauveur

Il aura fallu attendre la 19ème étape pour voir un Français triompher à domicile. Un soulagement offert par Christophe Laporte, de la Jumbo Visma encore. Malgré les 4ème et 7ème place au général de David Gaudu et Romain Bardet, le Tour a semblé bien orphelin de son «chouchou» et accessoirement double champion du monde en
titre, Julian Alaphilippe.

Drame, passion et spectacle auront été les principaux composants d’une cuvée 2022 de la Grande Boucle à définitivement ranger dans la catégorie des grands crus. Place maintenant à la grande messe du cyclisme au féminin pour prolonger le plaisir.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité