Remco Evenepoel : "Je n’aime pas être comparé aux autres"

Le champion du monde est le point de mire de Wolfpack, série documentaire qui suit, au jour le jour, l’équipe Quick-Step Alpha Vinyl. Une vision du monde du cyclisme au plus près des roues et des coureurs…

Remco Evenepoel
Au casting de la série Wolfpack, un champion du monde : Remco Evenepoel. © BelgaImage

Au plus près des hommes. Au milieu du sprint, de sa vitesse hallucinante. En plongée dans les coulisses d’un ­quotidien qu’on ne voit jamais.  C’est la promesse (tenue) de ­Wolfpack, série événement de Prime Video qui suit l’équipe Quick-Step Alpha Vinyl, celle de Remco Evenepoel. La série raconte le désir de vaincre dans un paysage du cyclisme qui renoue avec le public. La preuve par All-in Team Jumbo Visma aussi diffusé sur Prime et la série consacrée au Tour de France à venir sur Netflix.

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Diffusée en six épisodes sur Prime Video, la série documentaire Wolfpack suit à la trace l’équipe Quick-Step Alpha Vinyl. Comment vous êtes-vous habitué à l’omniprésence des caméras?
Remco Evenepoel -
Au début, c’était difficile parce que les caméras étaient vraiment partout et on devait faire attention à nos faits et gestes. Ensuite, on s’est habitués. Leur présence était presque normale. Et à la fin du tournage, c’était devenu super-facile.

Comment qualifieriez-vous votre équipe?
Comme une famille. Quand vous êtes dans cette équipe, vous pouvez rester naturel. C’est ­unique dans le monde du sport. En équipe, un environnement sain est primordial, et c’est ce que j’ai trouvé chez Quick-Step Alpha Vinyl.

Si à mes yeux les critiques sont infondées, je m’en fous totalement.

Comment réagissez-vous quand on vous compare à Merckx?
Je n’aime pas être comparé aux autres. Pour moi, le plus important c’est de m’améliorer. J’essaie d’avancer pour moi, pas pour les autres. C’est le plus important. C’est comme les critiques, je les lis, mais j’essaie de ne pas m’en préoccuper, même si j’essaie toujours d’en apprendre ­quelque chose. Parfois, quand je me rends compte qu’elles sont justifiées, je vais essayer de m’améliorer. Mais si à mes yeux les critiques sont infondées, je m’en fous totalement.

Vous n’avez que 23 ans, est-ce difficile de gérer la pression médiatique et celle des fans?
C’est dans ma nature de vivre avec ça. Mais quand je rentre à la maison, je suis Remco et pas le coureur. Il faut avoir dans la tête un bouton qui fait le déclic… Il faut rester soi-même. Et mon entourage m’y aide. Mes parents et mon épouse me permettent de garder les pieds sur terre. Ils m’aident à rester moi.

Le Remco qu’on voit dans le film, c’est le même Remco que les autres voient dans la vie?
C’est exactement ça. Il n’y a pas d’autre personne. Je suis toujours moi. Je n’ai pas de deuxième ­personnage.

Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans la compétition?
Qu’il doit avant tout prendre du plaisir. Et avoir envie de monter sur le vélo. Et savoir que, s’il veut devenir pro, c’est pour dix ou quinze ans et qu’il doit avoir de l’énergie et de la patience.

Grâce à vous, la Belgique entière vibre à nouveau pour le cyclisme. Comment vivez-vous cet enthousiasme?
C’est chouette. Il y a quand même eu quelques années où la Belgique était plus fan de football avec notre équipe nationale qui était forte… Aujourd’hui, on a changé les rôles et la Belgique commence à vivre plus pour le cyclisme. On a beaucoup de bons coureurs de très haut niveau, comme Wout van Aert et ça aide à la visibilité.

Quel est votre programme jusqu’au Giro?
Je ferai encore Catalunya, Liège et le Giro. J’ai laissé de la place pour trois stages en altitude. L’année dernière, cela a donné de bons résultats…

Vous aimez les stages en altitude…
Pour moi, ce dispositif marche bien: avoir une période calme comme les stages et enchaîner avec les courses où il y a plus de stress imposé au corps. Les stages m’aident à me focaliser sur des objectifs. Après, il me reste à gérer le stress dans les courses.

Cette saison vous rend-elle nerveux?
On va essayer de ne pas l’être… Quand j’ai couru à Binche pour la première fois avec le maillot de champion du monde, j’étais stressé. J’espère que ça sera moins le cas dans les prochains mois. Plus je courrai, et plus je serai habitué à ce maillot. En tout cas, chaque course à laquelle je participerai, ce sera avec l’envie soit de gagner une étape, soit d’être sur le podium, même si le plus important reste de profiter du maillot.

Si vous deviez définir le Giro dans votre stratégie?
Un nouveau pas dans ma carrière. Une nouvelle expérience. Une nouvelle manière de penser et gérer la course. C’est un très grand objectif sur l’année mais aussi un objectif plus vaste: je dois y prendre un maximum d’expériences pour la suite de ma carrière. Je mentirais si je disais que je n’y vais pas pour faire un bon résultat. Les trois tours sont du même niveau, mais chaque année on regardera lequel sera le plus simple à aborder pour moi. C’est certain, un jour je m’alignerai sur le Tour de France. Mais pour moi et pour l’équipe, le plus logique est de regarder les parcours.

Comment appréhendez-vous l’approche de Liège-Bastogne-Liège?
On espère faire un bon stage avant. J’espère un bon niveau et j’espère, pour le moral, y faire un bon résultat avec le maillot arc-en-ciel. Ça sera un jour très spécial…

Votre victoire en 2022 sur Liège a-t-elle servi de déclic?
J’avais encore quelques doutes, mais j’ai gagné la course de la manière dont je voulais la gagner. C’est à partir de ce moment-là que j’ai emmagasiné beaucoup de confiance en moi. On connaît tous la suite de la saison…

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