A Roland-Garros, un public français chauvin et lamentable

Pour sa peine, l'Américain Taylor Fritz a éliminé le dernier Français encore en lice à Roland-Garros. Et ça, le public chauvin ne l'a pas accepté.

Taylor Fritz – AFP

Qui a dit que le tennis était un sport de gentlemen? Que le public respectait les joueurs comme des artistes? Jeudi, Roland-Garros avait des airs de stade de foot dans le pire sens du terme. Le public du court Susan-Lenglen ayant tout fait pour déstabiliser le joueur américain Taylor Fritz. Lequel a eu la mauvaise idée d'éliminer le dernier français encore en lice, Arthur Rinderknech.

Du jamais vu lors d'un tournoi du Grand-Chelem. Du jamais vu dans les tribunes d'un match de tennis. A la fin du match, pas d'interview du vainqueur du match. Qui s'est fait huer car il a eu la mauvaise idée de fêter sa victoire en chambrant le public en mettant un doigt sur sa bouche avant de leur envoyer des baisers ironiques. Car le match a été particulier. Taylor Fritz ne jouait pas seulement contre Arthur Rinderknech, mais contre toute la France. Du moins, cette France de mauvaise foi, chauvine au point d'être irrespectueuse et embarrassante pour elle-même. Est-ce de sa faute si les Français sont nuls au tennis?

"Qui ne saute pas n'est pas Français"

Le match a commencé à dériver au troisième set. Le score était de un set partout, 5-3, service à suivre pour la tête de série numéro 9 du tournoi. Un spectateur a alors hurlé « out » pour déconcentrer Fritz en plein lancer de balle. Ce dernier a donc logiquement refusé de frapper ce service-là, ce qui a entraîné des sifflets, puis une décision arbitrale litigieuse dans la foulée.

A partir de là, ça a été de mal en pis. Le Suzanne-Lenglen entonnant Aux Armes et La Marseillaise à plusieurs reprises lors des changements de côté et faisant exprès d'être bruyant à chaque jeu de service de Fritz. Lors de l’ultime jeu, à 5-4 au quatrième set, ce fut le fond du fond. Le public qui parle durant la première balle, explosant de joie quand le service de l'Américain échoue dans le filet, quelqu'un entonnant un "qui ne saute pas n'est pas Français" repris dans le stade. A 15/15, on entend un "la double, la double", puis un "chhhhhh" repris par tout le stade, des rires puis des huées à l'encontre de l'Américain venant se plaindre à l'arbitre.

Un comportement qui en a choqué plus d'un et donne une bien piètre image du public franchouillard. Vivement les Jeux Olympiques...

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