
Éliminées à Roland-Garros pour avoir touché une ramasseuse: voici les règles insolites et surprenantes du tennis

Coup de théâtre ce dimanche 4 juin à Roland-Garros: Miyu Kato et Aldila Sutjiadi ont été disqualifiées alors qu'elles étaient aux portes des quarts de finale. La raison: la Japonaise a percuté une ramasseuse à la tête avec une balle, alors qu'elle voulait débarrasser le court. Le geste n'était pas intentionnel, et l'arbitre s'est d'abord montré compatissant en ne donnant qu'un avertissement. Mais face aux pleurs de la jeune fille blessée et aux protestations de l'équipe adversaire, le juge-arbitre en chef a tranché: le groupe asiatique est bel et bien éjecté de la compétition. La sanction peut paraître sévère mais ce n'est pas du tout la première fois que les règles du tennis surprennent le public. D'autres joueurs en ont déjà fait les frais, parfois en payant le prix très fort.
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Gare aux oiseaux imprudents!
Pour que les arbitres soient prêts à toutes les situations possibles, le règlement officiel détaille toute une série de cas, avec la décision correspondante à prendre. Parmi les différents points cités, on trouve la configuration suivante: "Une balle heurte un oiseau qui passe au-dessus du court. Y a-t-il gêne ?". Réponse de la fédération de tennis: "oui, le point est rejoué". C'est ce qui s'est passé lors de l'Open d'Australie, en 2002. Le Français Michaël Llodra frappe dans la balle qui heurte alors un pauvre volatile qui passait par là. Mal lui en a pris puisque l'oiseau y a laissé la vie.
Tant que ce n'est pas crevé, ça joue
Pour jouer au tennis, une balle bien ferme, c'est mieux! Mais que fait-on si elle perd de sa rigidité? Le règlement est très clair et distingue deux cas. Si elle est crevée, en toute logique, elle doit être changée. Si cela se produit en plein jeu, le point doit être rejoué. La petite subtilité, c'est si la balle est seulement dégonflée. Ici, le verdict est tout autre. Non, le point ne doit pas être rejoué et il faut continuer jusqu'à la fin de l'échange. Qu'importe si les joueurs sont affectés par la mollesse de la balle, ils ne pourront pas s'en plaindre, du moins pas pour demander ce type de recours.
Pas touche au filet!
Les habitués du tennis sont habitués au let, tant les services qui frôlent le filet sont récurrents. Ce qui arrive moins souvent, c'est que le joueur lui même touche le filet. Si cela arrive, la sanction est irrémédiable. Il suffit d'entrer en contact avec un poteau pour que l'adversaire remporte le point. Novak Djokovic l'a appris avec dépit lors de la demi-finale de Roland-Garros, en 2013. Alors qu'il disputait le dernier set du match face à Nadal, il touche malencontreusement le fameux filet. Qu'importe que la balle qu'il vient de renvoyer au joueur espagnol soit bonne ou pas, l'arbitre ne lui donne pas raison. Rafa en profitera pour remporter une balle de débreak puis le match.
À l'abordage!
On a donc bien compris: le filet, on n'y touche pas! Mais est-ce que l'on peut pour autant sauter au-dessus? Cela peut paraître surprenant mais oui! Pour cela, il faut remplir une petite condition, qui est toutefois difficile à remplir. Après avoir touché la balle, celle-ci doit atterrir chez l'adversaire et rebondir deux fois avant que le joueur puisse lui-même toucher le sol (du côté adverse donc). C'est ce que Viktor Troicki a tenté de faire face à David Goffin. Malheureusement pour lui, ses pieds ont touché le sol avant que la balle ne rebondisse deux fois. Le Serbe a donc dû céder le point à son adversaire belge.
Les matchs de six heures, c'est du passé
Si vous avez regardé Roland-Garros en 2004, peut-être que vous vous souvenez de cette rencontre interminable entre Arnaud Clément et Fabrice Santoro. Il a fallu 6h33 pour que le premier s'incline face au second, le lendemain du début de la rencontre. C'est un record et les deux Français peuvent être fiers: ils ne seront jamais battus! Pour cause: le règlement a été adapté pour que ces matchs ne s'éternisent plus. Désormais, fini la règle du "deux jeux d'écart" dans le cinquième set! À la place, on trouve le super-tiebreak jusqu’à dix points, à six jeux partout.
Le coup de maître
Au cours de l'histoire du tennis, il y a eu des beaux jeux qui ont pu ravir les spectateurs. Mais Milos Raonic peut se vanter d'avoir réussi ce que n'ont jamais pu faire les plus grands du classement ATP. Lors de la Coupe Hopman 2014, il s'avance vers le filet pour renvoyer la balle. Problème: cette dernière... revient par elle-même de l'autre côté du terrain. Qu'importe pour Raonic qui décide de taper dedans alors qu'elle se trouve déjà dans le camp adverse. Après ce coup, la balle rebondit avant de finir dans le filet, de l'autre côté donc. Les rivaux du joueur canadien n'ont rien pu faire, mais ils ont malgré tout perdu le point. L'arbitre donne raison à Milos Raonic qui vient ainsi de réaliser un des plus beaux coups de l'histoire du tennis.
Silence, ça joue!
Au football, l'entraîneur ne cesse de diriger ses troupes, que ce soit en criant, avec de grandes gestes, etc. Au tennis, l'ambiance est toute autre. Lorsque les joueurs s'affrontent, le silence doit régner en maître. Impossible donc pour les coachs de donner le moindre conseil à ce moment-là. Les seuls moments où ils peuvent le faire, c'est "pendant l’arrêt de jeu de fin de manche et lorsque les joueurs changent de côté à la fin d’un jeu". Et encore, ça, c'est seulement "dans les épreuves par équipes où un capitaine d’équipe se trouve sur le court". Si le jeu est interrompu, il peut en être de même, mais cela ne va pas plus loin. Mais que se passe-t-il si un joueur reçoit des conseils par signes, dans le calme le plus total? Les instances du tennis ont tranché: c'est interdit!
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Une perle qui coûte cher
Il y a des défaites qui font mal, et c'est exactement ce qui s'est passé pour Venus Williams en 1999. Lors de l'Open d'Australie, elle a eu le malheur de perdre une perle qu'elle avait mise dans ses cheveux. La première fois, elle peut s'en tirer avec un simple avertissement. Malheureusement, cela se produit à nouveau et là, la règle est claire: si un quelconque objet est perdu deux fois de suite, le point est perdu. La joueuse américaine a ainsi dû céder un double break qui lui a été fatal face à son adversaire qui a pu rejoindre la demi-finale.