Pourquoi le Tour de France ne fait plus vraiment le tour… de la France

Chaque année, le parcours du Tour de France de cyclisme zappe une (bonne) partie du pays. L’édition 2023 ne fera pas exception.

Jonas Vingegaard, vainqueur du dernier Tour de France, devant l’Arc de Triomphe à Paris, le 24 juillet 2022
Jonas Vingegaard, vainqueur du dernier Tour de France, devant l’Arc de Triomphe à Paris, le 24 juillet 2022 @BELGAIMAGE

Plus une diagonale qu’une Grande Boucle… Le parcours de la 110e édition du Tour de France, qui débutera le samedi 1er juillet de Bilbao, ne fait pas exception : depuis des décennies, la course cycliste la plus célèbre du monde ne fait plus réellement le tour de la France. Mais le tracé concocté par ASO (la société organisatrice) pour cette année est assez frappant, tant il laisse de côté une bonne partie du pays.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Lors de cette édition 2023, le peloton tracera en effet une grande diagonale en partant de l’Espagne puis du sud-ouest, avant de remonter sur Bordeaux, Limoges, l’Auvergne, puis les Alpes (avant la traditionnelle arrivée sur les Champs-Elysées). Loin est donc le temps où le Tour de France était encore le Tour de la France. Ce qui s’explique principalement par trois raisons.

Parce que ça serait trop long

Historiquement, les premiers Tours suivaient les contours du pays, longeant les frontières et les côtes. De quoi transformer les coureurs d’antan en véritables forçats des routes ; en 1926 (l’édition la plus longue de l’histoire) les participants ont ainsi dû se farcir 5.745 kilomètres. Les 3.404 km du Tour 2023 en paraissent presque anecdotiques…

C’est que de nos jours, les cyclistes ne peuvent plus réaliser une boucle complète de l'Hexagone ; le règlement de l'Union cycliste internationale (UCI) interdit en effet aux grands tours de trois semaines de faire plus de 3.500 kilomètres. Leur parcours ne peut pas non plus compter des étapes en moyenne journalière excédant 180 kilomètres. Soit au maximum 21 étapes de 167 km, en moyenne.

À peine la moitié de ce qu’il faudrait si la caravane du Tour suivait le pourtour de la France : quelque 6.700 km, ce qui ferait des étapes de 319 km en moyenne sur trois semaines. Impossible, même pour les mollets bioniques de certains coureurs...

 

 

Parce que le spectacle ne serait pas spécialement au rendez-vous

Condamnée à suivre le tracé des frontières et du littoral français, la course perdrait également beaucoup de sa saveur. Ce serait notamment le cas tout le long de la façade atlantique, le relief (ou plutôt son absence) permettant difficilement de départager les coureurs au classement général (si ce n’est avec de potentiels coups de bordures liés au vent).

La conception du parcours répond plutôt à une savante alternance entre étapes de plat, de moyenne ou de haute montagne, de passage sur le pavé, d’étapes de transition...

 

 

Parce que de nombreuses régions seraient ignorées

Ce n’est pas franchement évident en regardant la carte de l’édition 2023, mais ne pas s’en tenir à un tour de la France stricto sensu permet de visiter de nombreux territoires qui seraient autrement délaissés. La volonté des organisateurs est de se rendre un peu partout, en alternant les parcours d'une année à l'autre. Seules les Alpes et les Pyrénées sont véritablement incontournables, ainsi que la parade et le sprint final sur les Champs- Élysées.

Quant aux départs depuis l’étranger (environ une année sur deux), ils répondent à des impératifs économiques et permettent de conquérir de nouveaux marchés. Cette année, le Tour de France s’élancera depuis Bilbao (communauté autonome du Pays basque) ; ça sera le 25e départ donné depuis l’étranger.

 

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité