
Roland-Garros : un «guide de l’hôtesse parfaite» fait polémique

Plus que de simples «potiches». Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT (l’un des principaux syndicats français) a dénoncé le «sexisme» du «guide de l’hôtesse parfaite» en vigueur à Roland-Garros. Il y a quelques jours, Le Parisien a dévoilé le contenu de ce guide établissant les règles auxquelles les centaines de jeunes hommes et de jeunes femmes qui accueillent le public du tournoi de tennis doivent se plier.
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Alors qu’aux hommes il est demandé de «tailler correctement la barbe ou raser à blanc», leurs homologues féminines se voient imposer beaucoup plus de contraintes. Les hôtesses sont en effet tenues de s’épiler les jambes et les aisselles, et d’arborer un «maquillage léger mais toujours présent et résistant aux intempéries», un «tailleur jupe, escarpins noirs classiques» et évidemment, d’être «coiffée[s]».
Il leur est interdit de porter des piercings ou de laisser apparaître un tatouage. Les jeunes femmes doivent également porter la chemise, mais en «laissant ouvert le premier bouton» (les hommes doivent eux être boutonnés intégralement).
"Guide de l'hôtesse parfaite" à Roland-Garros: pour Sophie Binet (@BinetSophie), "le métier d'hôtesse est structuré sur des stéréotypes sexistes" pic.twitter.com/uDVzyWhMHk
— BFMTV (@BFMTV) June 4, 2023
«On prend les femmes pour des plantes vertes»
«Il y a un vrai problème avec le métier d’hôtesse qui est structuré par des stéréotypes sexistes», a dénoncé Sophie Binet sur BFMTV. Un métier «particulièrement exposé à tout ce qui est harcèlement sexuel, remarques sexistes voire agressions sexuelles». «On nie leur professionnalisme en les enfermant dans un rôle de potiche», a-t-elle ajouté.
La secrétaire générale de la CGT a appelé le tournoi de tennis à «prendre ses responsabilités». « Il faut introduire des critères pour cesser ce sexisme structurel», a-t-elle martelé.
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«On prend les femmes pour des plantes vertes», a renchéri la députée écologiste Sandrine Rousseau, jugeant que Roland-Garros représentait «le monde d’hier, […] rétrograde, sexiste et misogyne». Le maire Les Républicains (droite) du 16e arrondissement de Paris, Francis Szpiner, a quant à lui estimé qu'«obliger les hôtesses à s’épiler est une atteinte à la dignité».
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