Thierry Bodson: "On entre dans une chasse aux malades"

Covid Safe Ticket, budget fédéral... Le président de la FGTB Thierry Bodson est revenu sur l'actualité au micro de Maxime Binet sur DH Radio.

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Thierry Bodson, président de la FGTB. © BelgaImage

Le Covid safe Ticket fait son entrée, ce vendredi 15 octobre dans différents secteurs. Il n'est pas encore arrivé dans le monde de l'entreprise, malgré la volonté de certains patrons de l'imposer à ses salariés. Une limite à ne pas dépasser pour Thierry Bodson. "C'est une très mauvaise idée. Quand on implique ce genre d'obligation par métiers ou fonctions, cela aboutit à un impact sur le contrat de travail, notamment au niveau du licenciement", indique-t-il avant de préciser sa véritable interrogation, "c'est plutôt de savoir si, dans un monde où l'on ne sortirait pas du covid, la vaccination devient-elle obligatoire."

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La Vivaldi qui vient d'annoncer la formation de son budget, est-elle digne de confiance pour le président de la FGTB ? "Non et pour plusieurs raisons. Nous avons peu de raisons d'être heureux sur les décisions prises dans le monde du travail", déclare-t-il avant de préciser que la Vivaldi à franchi une limite à ne pas dépasser à son sens, "On entre dans une chasse aux malades, comme on a également démarré une chasse aux chômeurs. Depuis 10 ans, nous avons calculé 55 000 exclusions injustifiées."

L'un des objectifs de ce gouvernement est d'atteindre les 80% d'emploi, chose insensée selon Thierry Bodson. "Cela nous laisse assez dubitatifs ! Pour atteindre les 80%, il faut créer 650 000 emplois. Sachant qu'il y a actuellement 300 000 demandeurs d'emploi. On mettant tous les chômeurs au travail on n'atteint pas le quota, donc on va s'en prendre aux malades. On met un totem devant soi, et peu importe les moyens de l'atteindre."

Les décisions prises par le gouvernement ne réjouit pas la FGTB, malgré la présence du PS dans la coalition. "On n'est pas encore au point de prévoir des actions, nous devons analyser plus finement le programme. Même si lorsque l'on regarde les pour et les contre du conclave budgétaire, nous sommes déçus."

"Même en supériorité numérique, nous perdons le match"

Sans surprise l'invité adresse son carton rouge à la Vivaldi et en particulier aux libéraux. "La famille libérale a empêché que ce gouvernement ne puisse prendre des décisions positives pour les travailleurs en terme de pouvoir d'achat et de bien être au travail", explique-t-il avant d'adresser son carton vert: "cela fait 18 mois que les travailleurs font tourner la boutique 'Belgique'."

La Vivaldi a avancé sur certains dossiers épineux pour la FGTB, qui se sent écarté du débat. "L'e-commerce, le travail de nuit et la semaine des 4 jours, sont des mesures qu'ils renvoient aux interlocuteurs sociaux. Cependant le délai est dérisoire car si le 31 mars aucun accord n'est trouvé, ils reprennent le dossier."

Thierry Bodson enchaîne ensuite sur le manque de concertation avant de prendre de telles décisions. "Nous sommes déçus de voir que toute une série de propositions qui ont été mises sur la table, par la famille socialiste parfois, sans avoir été concertés. Notamment pour le certificat médical, le droit de chômage, la semaine de 4 jours, etc."

Maxime Binet est revenu sur le carton rouge de l'invité. "Nous estimons que dans un attelage à 7 partis, dont 4 progressistes, même à 4 contre 3, ils ne parviennent pas à équilibrer la balance. Les libéraux gagnent souvent alors qu'on m'avait dit, 'nous jouerons à 4 contre 3 voire 5 contre 2 selon la position du CD&V. Même en supériorité numérique, nous perdons le match de football", indique le président du syndical socialiste.

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