Chaleur au travail: quelles sont les obligations de votre employeur?

Le mercure grimpe cette semaine. Voici les règles que les employeurs sont tenus de respecter sur le lieu de travail, en cas de fortes chaleurs.

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Lorsque les températures s’élèvent, le bien-être des travailleurs doit être assuré. Pour ce faire, une série de règles sont d’applications, moyennant des conditions précises. Voici lesquelles.

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Ne pas tenir compte que de la température

Sur le lieu de travail, la température ne doit pas être mesurée à l’aide d’un simple thermomètre. Pour mesurer les conditions, il faut en effet tenir compte du taux d’humidité de l’air : plus l’air sera humide, plus difficile à supporter sera la chaleur. Dans certains cas, il faut considérer également la vitesse du vent et le rayonnement du soleil ou de machines.

Il faut donc utiliser un thermomètre «globe humide» ou WBGT en anglais. Compte tenu de l’humidité, la valeur WBGT affichée sera souvent inférieur à celle d’un thermomètre classique. 30 degrés Celsius «classiques»  correspondent ainsi à 22,7 WBGT pour 35 % d’humidité, 25,4 WBGT pour 55 % d’humidité et 28,2 WBGT pour 80 % d’humidité. Un tableau de conversion des températures est disponible sur le site du SPF.

Quelle charge de travail ?

En termes de pénibilité, un travail n’est pas l’autre. Les mesures à prendre pour la protection des travailleurs dépendent donc de la charge de travail. Le SPF Emploi distingue quatre catégories de travail, en fonction de l’intensité physique : le travail léger (secrétariat, conduite d’une voiture…), le travail moyennement lourd (menuiserie, conduite d’un tracteur…), le travail lourd (bêchage, pousser et tirer des brouettes…) et le travail très lourd (bêchage en profondeur et excavation, monter sur des échelles, monter des escaliers…).

Pour un travail léger, l’indice WBGT maximal est de 29. Il est de 26 en cas de charge moyenne, de 22 en cas de charge lourde et de 18 en cas de charge très lourde. Passé ces seuils, des mesures de protection doivent être prises.

Quelles mesures ?

L’employeur est tenu de protéger les travailleurs du rayonnement solaire direct (stores, etc), d’assurer la distribution de boissons rafraîchissantes (gratuites) et a 48h pour installer des dispositifs de ventilation artificielle. Des temps de repos doivent également être instaurés, en fonction de certains seuils WBGT.

En cas de conditions météorologiques extrêmes sur la durée, l’employeur peut décider d’instaurer un régime de chômage temporaire. Attention : les conditions météorologiques doivent être de nature à rendre impossible l’exécution du travail. C’est l’ONEM qui décide en dernier ressort si les températures sont assez élevées pour empêcher l’exécution du travail. Le cas échéant, le travailleur touche des allocations de l’Office National de l’Emploi. En fonction de ce que permet le règlement de travail de l’entreprise, l’habillement peut également être adapté sur le lieu de travail.

À noter que si les travailleurs estiment que des mesures tardent à être prises, ils peuvent saisir le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) ou faire appel au médecin du travail.

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