Près d'une PME sur six licenciera du personnel au premier trimestre

Après un taux record d'emploi en 2022, les prévisions pour cette nouvelle année ne sont pas optimistes. Beaucoup de PME comptent licencier et bien moins d'emplois seront créés.

Licenciements dans les PME
La plupart des personnes licenciées ne seront pas remplacées. (@Belga Image)

La crise continue de faire des dégâts dans le monde de l’entreprise. Face à l’augmentation des coûts de l’énergie et l’indexation des salaires, beaucoup de petites et moyennes entreprises ne sont plus capables d’assumer la même charge salariale qu’auparavant.

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C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière enquête de la société SD Worx auprès de 826 PME à propos du premier trimestre de cette nouvelle année.

Une petite ou moyenne entreprise sur 6 environ (15,3% compte licencier un ou plusieurs employés dans les premiers mois de 2023 et seules 17,4% d’entre elles comptent remplacer ce travailleur par après. Une «tendance négative» qui date de la crise sanitaire et se poursuit. «Cette situation est due à une baisse de la compétitivité et à des perspectives d'emploi incertaines. Seul un quart des PME (25,6%) s'attend à une augmentation du travail. Presque autant de PME (22%) s'attendent à une baisse», commente SD Worx.

Concurrence avec l’étranger

Souvent ces augmentations salariales liées à l’indexation doivent être répercutées sur les prix au client, peu importe le secteur. Une conséquence qui inquiète les entreprises face à la concurrence de l’étranger. Toujours selon cette étude, 36,2% des PME déclarent que cette situation les met en péril face aux concurrents des pays voisins, surtout les entreprises qui emploient des ouvriers (47,6%).

Un point positif tout de même : 34,2% des petites et moyennes entreprises comptent recruter en ce début d’année, et pour 6 sur 10, il s’agit d’une expansion et non d’un remplacement.

Autre bon côté : la réduction des cotisations à l’ONSS fait du bien aux entreprises. «Un quart des PME (24,3%) peut éviter des licenciements grâce à cela. Dans une PME belge sur dix (9,0%), la réduction de l'ONSS entraîne même un recrutement supplémentaire. Il y a un effet positif dans une PME sur trois», commente Vassilios Skarlidis, Consultant PME chez SD Worx.

La création d’emploi en baisse

On apprenait pourtant il y a quelques semaines que notre pays venait d’atteindre un taux record d’emploi selon les chiffres de Statbel. En effet, 72,1% des Belges entre 20 et 64 ans avaient un emploi, soit 4,8 millions de personnes. C’est le niveau le plus haut depuis 1983, date du début des mesures.

Le Bureau du plan a également indiqué récemment qu’après une année record, avec 100.000 créations d’emploi en 2022, 2023 ne devrait pas continuer sur la lancée. Malgré une croissance économique qui devrait tout de même rester positive malgré la crise, il estime un maximum de 39.000 nouveaux emplois pour cette année. Geert Langenus, économiste en chef de la BNB, est plus pessimiste dans La Libre et parle de «20-25 000 emplois créés en 2023 et 2024 précisément à cause du ralentissement conjoncturel actuel», selon les estimations de la Banque Nationale.

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