
Britney Spears et Jayne Mansfield, héroïnes de grands romans. Tout arrive.

Il fait l'objet d'un texte très littéraire - Hymne de Lydie Salvaire - autour de l'une des afters les plus célèbres de l'histoire de l'aube - son passage au festival de Woodstock à 6 heures du matin en 1969. Également posté au carrefour des années 60, Simon Liberatti offre une tournée générale aux pieds de la dépouille de Jayne Mansfield. Actrice bombe et idole des camionneurs, cette créature à chihuahuas est décédée, en 1967, dans un terrible accident de voiture entré au panthéon des crashes adulés par les fétichistes de la tôle froissée.
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Avec une délectation documentaire qui frôle le rapport clinique, Liberatti ouvre Jayne Mansfield 1967 par la scène de l'accident de la route qui coûtera la vie à cette blonde platine dont la légende hollywoodienne dit qu'elle est morte décapitée. Liberatti rétablit la vérité: Manfield avait toute sa tête lorsqu'elle finit sa course sur le bitume "de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à La Nouvelle-Orléans".
Le livre, dans lequel règne une atmosphère funéraire, entre morbide chic et glamour glauque, s'engage ensuite sur les dernières années de carrière de Maynsfield. Finie pour les studios, mais pas à la rue, elle payait la pitance de ses enfants en acceptant des numéros de strip-tease dans les bars les plus perdus du cul du monde de l'Amérique. Précision nourricière: certains patrons, en relation avec les abattoirs, la payaient en steaks!
Autre époque, mais même fascination pour l'idole sacrificielle: Le ravissement de Britney Spears de Jean Rolin propose une réflexion, à la fois légère et profonde, sur la culture people. Le pitch? Loufoque. Un agent français est envoyé à Los Angeles pour enquêter sur des menaces d'attentat (enlèvement? assassinat?) d'un groupe islamiste visant Britney Spears. L'agent français c'est Rolin qui rend compte de son expérience personnelle de Los Angeles, immensité toute vouée au culte de la voiture, qu'il se met au défi de quadriller, sur les traces de Britney, alors qu'il n'a pas le permis.
En traquant la chanteuse, il énonce quelques principes de base qui régissent la communauté des paparazzis, fournisseurs officiels de l'industrie du gossip. A ceux qui craindraient de trop frayer avec la chanteuse, on rétorquera que Britney Spears, bien qu'omniprésente dans le livre, apparaît rarement. En revanche, sa découverte du monde des trash peoples pousse Jean Rolin, visiblement sous le charme, a pisté le moindre déplacement dans le moindre tribunal de Lindsay Lohan…
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Jayne Mansfield 1967 (3 étoiles)
Simon Liberatti
Grasset, 196 p.
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Le ravissement de Britney Spears (3 étoiles)
Jean Rolin
P.O.L, 285 p.