
Feist fait son Cirque

Leslie Feist n'en fait qu'à sa tête. Glorifiée pour ses contours alternatifs et son approche indie "loin du business", elle n'a pas pu résister à l'offre de la multinationale Apple qui lui a offert un pont d'or pour utiliser son tube 1, 2, 3, 4 dans une pub pour le iPod Nano. Et alors que tout le monde - enfin surtout en France - s'attendait à ce qu'elle remette une couche de folk bobo sur son nouvel album, voilà qu'elle nous sort un disque plus posé aux sonorités américaines.
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On ne sait si c'est dû à l'omniprésence du piano sur les plages de "Metals" ou à la voix aérienne de l'artiste canadienne mixée très en avant, mais c'est à la Tori Amos des années 90 qu'elle nous fait penser ici. Du folk underground de ses débuts, il ne reste pas grand-chose, mais l'auditeur n'y perd pas au change. Les chansons sont toujours là, plus mûres, plus contrastées et, souvent, moins légères.
Adepte de la haute voltige, Feist se montre particulièrement à l'aise quand il s'agit d'enchaîner les figures libres. Elle passe ainsi d'un morceau truffé de cordes de violon belliqueuses (A Commotion)à une ballade FM à écouter sur une highway californienne (The Circle Married The Line). Elle sort les guitares électriques, offre une pause au coin du feu (le très beau Cicadas And Gulls), se la joue pop avec le "radio friendly" Bittersweet Melodies avant de repartir de plus belle vers les cimes. On est loin des délires électro qu'elle proposait il n'y a pas si longtemps encore avec son ancienne colocataire Peaches. Mais elle veut visiblement toucher un public plus adulte avec un album qui garde encore pourtant le charme énigmatique de ses débuts.
Le 12/10 au Cirque Royal. Complet.
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