

Cinéaste de la transgression, de l'adolescence et de l'homosexualité, icône du cinéma américain indépendant et de la contre-culture, Gus Van Sant est à l'honneur en ce début d'année à travers une vaste rétrospective à la Cinémathèque royale de Belgique. L'occasion de (re)voir ses films les plus connus ou plus confidentiels. Parmi les plus mainstreams, on reccomendara bien sûr le récent Harvey Milk avec Sean Penn qui campe le célèbre militant des droits des homosexuels, en même temps qu'une époque et un lieu, San Francisco, Eldorado gay des années 70. A voir aussi, Good will Hunting avec Matt Damon en génie des maths incompris. Outre le très chic toxico Drugstore cow-boy (avec le cinglant Matt Dilon), de Gus Van Sant, il faut aussi avoir vu la trilogie Elephant-Last Days-Paranoid Park, respectivement sur la tuerie du lycée de Columbine, les derniers jours de Kurt Cobain et la culture alternative des skaters.
Expert du sentiment teenager et enquêteur de l'intime, Gus Van Sant a d'ores et déjà son ticket pour l'histoire du cinéma et cette rétrospective le prouve. On regrettera néanmoins l'absence (impardonnable) du cultissime My Own Private Idaho, drame shakespearien mettant en scène la prostitution masculine enflammé par le duo River Phoe,ix et Kezanu Reeves. On se rattrapera avec une belle découverte en noir et blanc – Mala noche, premier film tourné en 16 millimètres resté longtemps inédit, ballade sauvage amère et folle entre un jeune homosexuel et un immigré clandestin mexicain sur les routes de l'Oregon. Financé à compte d'auteur en 1985, ce road movie désespéré a valu à Gus Van Sant le prix de la critique du film indépendant de Los Angeles et lança définitivement sa carrière. Parcours brillant et hors normes. Fascinant. - Juliette Goudot
Cycle Gus Van Sant. Jusqu'au 29/1, Cinematek Flagey, place Flagey, 1050 BRuxelles. www.cinematek.be