

Gavé au rêve et au pognon, Ethan Muller est un jeune New-Yorkais opportuniste dont la réussite dans le marché de l’art ne doit finalement rien au riche patrimoine familial. D’ailleurs, il ne parle plus à son propre père que par l'intermédiaire d’un obscur conseiller, riche magnat de l’immobilier.
Jusqu’à ce fameux jour où ce dernier le contacte pour le pistonner sur l’existence d’incomparables tableaux, tous construits autour de visages enfantins, abandonnés par un artiste défunt ayant vécu reclus pour des raisons inconnues. Persuadé d’avoir découvert le nouveau Picasso, Ethan organise une expo dans sa galerie et fait un tabac qui attire tous les regards. Dont celui d’un flic à la retraite pensant reconnaître les traits d’enfants disparus 40 ans plus tôt… Fils du couple formé par Faye et John Kellerman, maîtres incontestés du thriller psychologique, Jesse avait toutes les cartes en main pour continuer dans cette lignée fructueuse. Sans tomber dans la facilité, le jeune auteur peaufine ses romans pour leur donner des airs de sagas familiales, où l’histoire relaie bien souvent l’enquête au second plan. Bien plus qu’un polar de gare, Les visages se démarque par une construction à la première personne et un scénario bâti sur plusieurs générations. Une balade aussi hypnotique qu’authentique dans les méandres du microcosme artistique new-yorkais que les lecteurs du New York Times, du Guardian et de Elle ont déjà saluée. - J.V.H.
Les visages
Jesse Kellerman
Points, 474 p.
Notre avis: 3 étoiles