
Les Belges et la culture - Enquête exclusive

Les coupes budgétaires en la matière ne sont-elles pas finalement justifiées? Enquête exclusive et réactions à chaud des politiques, des programmateurs et des artistes
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Les Namurois vont-ils être un peu, beaucoup, très, pas du tout en colère lorsqu'ils apprendront que - peut-être - il n'y aura pas d'édition de Namur en mai en 2015, résultat d'une gestion des comptes que l'on dit catastrophique? Les Montois vont-ils être un peu, beaucoup, très, pas du tout contents de Mons 2015 qui se profile à l'horizon et qui fera de leur ville la capitale culturelle de l'Europe pendant un an? Si certains applaudissent - déjà - l'installation (à la rue de Nimy) d'Arne Quinze, première œuvre dévoilée au public dans le cadre de Mons 2015, d'autres s'offusquent et se défoulent.
A propos du mikado géant signé par l'artiste flamand à la réputation internationale, on peut lire sur les réseaux sociaux qu'il s'agit "juste de bois pour allumer le feu au charbon", qu'il "revient cher" et que "plutôt que de dépenser une fortune pour cette chose, on ferait mieux de finir la gare" ou, poursuit un autre internaute, "aider les gens dans le besoin". Si la gare de Mons, rasée, ne sera (on le sait) jamais reconstruite pour le début des festivités, l'installation urbaine d'Arne Quinze, elle, est fin prête et suscite des commentaires acides dans une ville qui, pourtant, est réputée ouverte aux événements culturels.
Les Belges s'indignent-ils publiquement des mauvais traitements infligés à la culture alors que, loin des caméras, ils prennent la chose par-dessus la jambe?
La suite du dossier dans le Moustique du 3 décembre 2014 et tous les résultats ci-dessous
Méthodologie
Sondage réalisé par le bureau d’études TNS. Étude en ligne réalisée du 7 au 16 novembre 2014 auprès de 1001 répondants. Échantillon représentatif de la population belge francophone âgée de 18 à 64 ans (soit 3 070 000 personnes). 1 personne interrogée représente environ 3067 personnes dans la population.
La Culture n’est visiblement pas le domaine le plus important aux yeux des Belges francophones. Les domaines plus essentiels ont un degré d’importance plus élevé. Remarquons que la Défense est le domaine étant considéré comme le moins important pour notre pays.
Éducation / Information
D’une manière générale, plus d’1 Belge francophone sur 3 (35%) trouvent que les médias ne parlent pas suffisamment de culture. Les jeunes (18-34 ans) et les formations supérieures sont davantage de cet avis. On peut évidemment se poser la question de ce qu’ils entendent par culture pour émettre cet avis.
Par contre, pour plus d’un Francophone sur deux (54%), les médias influencent leurs choix en termes de consommation culturelle. Les médias jouent donc un rôle relativement important dans l’orientation de leur consommation culturelle.
Politique
Les missions de l’Etat suggérées aux répondants en termes de culture sont toutes (très) importantes à leurs yeux (82% - dont la moitié trouvent cela très important). La mission principale est l’accessibilité à l’art et la culture belge. Les avis divergent d’après l’âge du répondant et son niveau de formation. En général, les jeunes (18-34 ans) attachent moins d’importance à ces missions que leurs aînés. Les formations supérieures sont aussi plus sensibles à l’accessibilité de la culture belge ou étrangère ainsi que la promotion de la culture auprès des citoyens.
Consommation
Rien de très surprenant : la musique est tout d’abord écoutée via la radio (83%). Les CD ou disques conservent une place prédominante surtout pour les 35-54 ans (73% en écoutent au moins une fois par mois – personnels ou empruntés). Par contre, chez les plus jeunes (18-34 ans), la musique téléchargée et en streaming sont des concurrents de taille aux CD et disques. Les hommes sont aussi plus friands du téléchargement et streaming que les femmes.
Que font-ils de ce budget culture ?
Tout d’abord, c’est la culture consommable à la maison qui occupe bien évidemment la plus grande partie de leurs temps, mais pas forcément de leurs budgets. On y retrouve en première position la télé au sens large, suivie par la musique et ensuite les livres et BD.