
Livre: Un si beau monstre, le portrait sexy trash de Marlon Brando

Mais il est difficile d'y résister. Même en essayant très fort, impossible de ne pas céder à la tentation de cette biographie de Marlon Brando que le journaliste qualifie, d'emblée, de "fuck machine". "Brando avait une libido dévorante, explique-t-il.
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A côté, DSK est un enfant de chœur. En plus, il était d'une beauté parfaite. On a rarement vu sur cette planète un croisement de chromosomes aussi réussi." Portrait sexuel, Un si beau monstre retrace la carrière du "plus grand acteur du monde", mais qui détestait son métier au point de brader son talent dans une série de navets abracadabrants, suicides artistiques dont Forestier prétend qu'ils sont la preuve du mépris qu'il se portait à lui-même.
Comme Elvis Presley a donné un corps aux hommes (ce qui fut considéré comme un péché), Marlon Brando - la même époque, fin des années 50 - a donné de la féminité à la virilité au cinéma.
Brando, c'est le serpent du désir dans Un tramway nommé désir, l'exacerbation sexuelle juvénile dans L'équipée sauvage, l'homosexualité refoulée dans Reflets dans un œil d'or, les fantasmes érotiques comme remèdes au désespoir dans Le dernier tango à Paris.
Autant dire un animal physique qui avait fait de son corps le plus grand boxon pour amateurs voyeurs. "Le métier de comédien est considéré comme féminin, poursuit Forestier. C'est un métier où on se maquille, on se met du rouge à lèvres, des perruques et, surtout, où on se soumet à un autre. Une passivité que Brando n'aimait pas mais qui alimentait le dégoût de lui-même."
Entre Hollywood et Paris où Brando a longtemps entretenu des liaisons particulières - notamment avec l'acteur Christian Marquand, frère de Nadine Trintignant -, le livre décrit aussi une époque du cinéma américain qui n'existe plus, celle où les caprices de stars avançaient en points d'exclamation de la grammaire du glamour.
Un si beau monstre
François Forestier
Albin Michel, 280 p.