

Toujours posé sur le sommet de la pop belge, le groupe brabançon promène actuellement ses chansons sur les routes européennes. Partout, les honneurs sont au rendez-vous. De salle comble en concert survolté, Girls In Hawaii a parfaitement négocié l’ascension d’"Everest", troisième album encensé par la critique et couronné d’un large succès public. De retour au pays pour quelques apparitions estivales (à Couleur Café, à Dour et aux Francos), nos héros nationaux nous entrouvrent le coffre aux trésors de leurs plus beaux secrets: des bibelots insensés et autres bidules insolites qui témoignent d’une histoire un peu folle, mais totalement passionnante.
LIONEL VANCAUWENBERGHE - Elle a été prise à Rahier, en région liégeoise, pendant l’enregistrement de notre premier album "From Here To There". On avait loué une maison là-bas pour "travailler". Dès qu’il faut se mettre à la tâche, je me reconnecte à des moments comme celui-là. Je me souviens exactement de notre état d’esprit au moment où ce cliché a été capturé. Nous étions jouettes, totalement inconscients. On n’avait pas encore intégré la notion de carrière, de métier, d’obligations contractuelles... Et puis, c’est rassurant de voir que dix ans plus tard, on a toujours la même tête. Ou presque.
ANTOINE WIELEMANS -C’est le seul et unique disque publié par Les Trouvères. C’était le groupe de mon père, Jacques Wielemans. Il a fait ça avec son frère et deux potes à lui. À l’époque, il était chez les scouts. Les Trouvères chantaient des morceaux de Raymond Fau, un mec que personne ne connaît. Sur son vinyle, on trouve quatre titres: des chansons acoustiques à quatre voix, avec des chœurs et des thématiques super-chrétiennes. Quand j’étais gosse, j’étais super-fier de dire que mon père avait fait un disque. Après, je n’ai jamais pigé comment ce truc avait vu le jour. Mais, apparemment, un producteur leur est tombé dessus en voulant les faire enregistrer... Dans la foulée, le groupe a joué un concert devant un rassemblement scout de 6.000 personnes. Quand j’étais petit, avec mon frère Denis, dès que les parents partaient, on passait ce disque à fond de balle à la maison et puis, on le scratchait comme des fous!
A.W. - Cette petite console a rendu possible tout le projet. On a mis toutes nos économies pour l’acquérir. À l’époque, c’était une révolution: c’est la première fois qu’une machine domestique permettait d’enregistrer une chanson sur huit pistes. Ça offrait de nombreuses possibilités dont celle, non négligeable, de pouvoir travailler tranquillement à la maison. Pour ça, c’est un peu l’ancêtre du logiciel GarageBand. Avant d’acheter ce matos, on s’échangeait nos ébauches de morceaux via des cassettes de près de deux heures. C’était vraiment compliqué de s’y retrouver. Après, c’était juste le pied. C’est une machine de rêve. D’ailleurs, on l’a rebaptisée "Dream Factory". Grâce à elle, on a pigé qu’on pouvait se priver des services d’un véritable studio et enregistrer les chansons par nos propres moyens.
L.V. - C’est le flingue de Kojacop, un flic imaginaire venu des pays de l’Est. En fait, Kojacop est mon personnage. C’est une partie de moi. Pendant les sessions d’enregistrement de notre deuxième album "Plan Your Escape, on s’est pris un gros trip dans la maison dans laquelle on enregistrait. En farfouillant dans une armoire, j’avais trouvé une vieille toque russe et ce faux pistolet. On avait aussi dégoté une énorme cloche qui est devenue l’attribut d’Antoine, le Savoyard. On a commencé à délirer… Le Savoyard était le pire ennemi de Kojacop. On se courait après, comme ça, pendant des heures. C’était complètement fou. Je crois qu’on avait besoin de décompresser... Depuis, j’ai gardé le flingue. Je le ressors dès qu’on se pointe en studio. Ça rassure tout le monde de savoir que Kojacop est dans la place!
A.W. - C’est notre première démo. C’est avec ça que nous avons été signés sur le label 62TV. Sur ce CD, on croise déjà plusieurs morceaux qui, par la suite, se retrouveront sur notre premier album. Par contre, quelques titres gravés ici sont restés inédits. Il y a, notamment, Girls In Hawaii, la chanson qui a inspiré le nom du groupe. La photo qui illustre la pochette découle d’un travail de Lio sur des bandes de caméra super-8. Elles appartenaient à son père qui avait l’habitude de filmer les scènes familiales en appuyant régulièrement sur pause pour photographier les projections. Les pieds de la photo sont donc ceux de Lio et de son frère, Brice. À l’intérieur du livret, il y avait cette petite mention à l’attention des labels contactés: "Attention: certaines chansons de ce disque n’ont pas vraiment de paroles. On est toujours en train de les écrire".
> Les Girls in Hawaii seront le 18/7 aux Francofolies de Spa et le 19/7 au Dour Festival.
Tournée acoustique le 27/11 à l'Opéra de Liège, le 28/11 au Cultuurcentrum de Mechelen, le 9/12 à Bozar.