Manga: Thermae Romae 1 & 2

Une série manga qui fait la jonction entre l'Antiquité et l'esthétique nippone contemporaine. Canon.

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Vue d'un regard néophyte, la culture manga vit à l'écart des grandes modes éditoriales et s'auto-alimente à la source de ses propres stéréotypes. Pourtant, non seulement le marché du manga est d'une puissance économique sans nom (on n'a pas idée), mais surtout il produit des œuvres dont l'intérêt artistique dépasse la simple grammaire bégayante héritée de l'univers d'Astroboy!

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La preuve par Thermae Romae de Mari Yamazaki, une série bardée de prix inconnus de nous et dont le score des ventes, si l'on en croit l'éditeur, atteint les cinq millions d'exemplaires. Rencontre improbable et impossible entre deux civilisations, Thermae Romae, dont on peut déjà lire les deux premiers volumes (il y en a six), a tout misé sur l'intelligence du propos et la beauté du dessin.

Au commencement, à Rome - en l'an 128 de notre ère - il y a Lucius Modestus, jeune architecte viré de son bureau d'études pour manque de rigueur et goût trop prononcé pour la fantaisie. Lors d'une séance de relaxation dans les thermes de la ville, Lucius est aspiré au fond du bac dans lequel il est en train de déstresser.

Au bout du voyage siphonné, l'homme ressurgit dans l'eau d'autres bains publics, à quelques milliers d'années de chez lui, dans le Japon d'aujourd'hui. Commence alors une enquête faite de voyages dans le temps dont Lucius va ramener de précieuses informations sur l'art de construire aujourd'hui. Va-et-vient dans l'eau qui vont lui permettre d'imaginer des ouvrages de ligne classique dont on peut dire, avec certitude, qu'ils ont été influencés par l'esthétique du Japon contemporain.

D'une grande beauté graphique, Thermae Romae explore les habitudes thermales des Romains et des Nippons, multipliant les focus sur l'évolution de la cité et le sens philosophique de l'hygiène dans les deux sociétés. Divertissant, intéressant et dessiné presque comme du Alix.

Thermae Romae 1 & 2
Mari Yamazaki
Sanka, 186 p.

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