New York forever

En 2008, Dominique Breda offrait Emma à Julie Duroisin. Une pièce écrite pour elle, qui lui permettait de déployer son talent et, du coup, de conquérir le public.

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La pièce tourne toujours, avec le succès que l'on sait. En attendant de remettre Duroisin sur les planches (aux côtés de Laurence Bibot et Nathalie Uffner dans Do Eat,en mars 2012 à la Toison d'Or), l'auteur le plus couru du moment (il vient de rafler le prix de la critique) fait un cadeau à Alexis Goslain, Alexandre Crépet et Emmanuel Dekoninck. Ecrite pour leurs beaux yeux, New York est une pièce qui révèle la richesse de leur jeu et voit s'épanouir leurs personnalités.

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Alexis Goslain, pour commencer. Jusqu'ici, on l'avait surtout vu dans des comédies (notamment dans Excit de Sébastien Ministru).

Il prend ici une autre épaisseur et dégage plus de subtilité. Fils déçu d'un père suicidé, Max, 35 ans, cherche un sens à sa vie dans la rancœur, la bière et les petites pilules. Le comédien endosse cette noirceur sans ciller. Face à lui, Alexandre Crépet incarne André, le père, ou plutôt son fantôme, convoqué par le fils imbibé. Un rôle plus sobre, mais pas moins ambitieux: l'homme se suicide de nombreuses fois en seulement une heure de spectacle. Le trio lumineux est complété par Emmanuel Dekoninck qui, avec sa moue attachante et sa nonchalance, apporte au spectacle une tendresse étonnante dans son costume de chef de gare.

Car c'est dans une gare que tout se joue. Là où André a sauté, vingt ans plus tôt, du quai où il avait promis à Max de l'emmener à New York. L'enfant (devenu adulte) s'y perd. Attend le train du présent. Ses hallucinations le narguent, ou tentent de l'aider - question de point de vue. Celui de Dominique Breda est encore plus noir qu'à l'accoutumée. On rit entre les larmes comme on passe entre les gouttes, les jours de pluie. C'est très fort.

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