Patrice Chéreau quitte la scène

Homme exigeant et carrure de la mise en scène, Patrice Chéreau était un homme impressionnant. Impressionnant à rencontrer, impressionnant à interviewer.

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 Et pourtant… Cet artiste qui connaissait la science des corps et des déplacements de sentiments répondait à vos questions avec bienveillance. Dans le fond, il n'était pas si terrifiant, il n'était qu'intelligent. Homme de théâtre et d'opéra, il a élevé l'art de la mise en scène à son plus haut point d'esthétique, en dirigeant la Tétralogie de Wagner. Son amour de l'opéra s'était exprimé jusqu'à récemment, cet été, à Aix-en-Provence où il avait travaillé sur Elektra de Richard Strauss. Mais de Chéreau, le grand public connaissait mieux ses films, La reine Margot en tête, fulgurante peinture historico-punk qui raffle cinq Césars en 1995 et offre à Isabelle Adjani l'un de ses rôles les plus envoutants. Mais avant Ceux qui prendront le train (1998) et Gabrielle (2005), Patrice Chéreau explose les codes du cinéma d'auteur avec L'homme blessé en 1983. Dans la Gare du Nord de Paris, approchée comme le théâtre nocturne d'une sexualité aventureuse, Chéreau met en scène la drague entre deux hommes – interprétés part Vittorio Mezzogiorno et Jean-Hugues Anglade – dont la rencontre fait office de collision passionnelle. La passion, le feu de l'amour, la transgression… autant de thèmes qui ont traversé l'oeuvre et la vue de Chéreau. Il avait 68 ans.

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