
Coupe du Monde 2022 : une compétition éminemment politique en sept moments forts

Une fête gâchée
À l’issue du match Belgique-Maroc, remporté méritoirement par les Marocains, des casseurs ont pris d’assaut le centre de Bruxelles pour se confronter aux forces de l’ordre. Ils sont venus gâcher la fête, bien présente dans de nombreux endroits de la capitale. Matériel urbain saccagé, vitrines brisées, voitures brûlées... Plusieurs blessés sont aussi à déplorer, notamment parmi les journalistes. Les débordements ont également été observés à Liège, Anvers, et même aux Pays-Bas. Toute la classe politique a condamné ces incidents, mais c’est du caviar pour le Vlaams Belang, qui parle d’un “Marokkanenprobleem”. La N-VA a aussi directement mis en avant la question de l’immigration.
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Des émeutes ont éclaté en centre-ville suite à la rencontre entre le Maroc et la Belgique lors de la Coupe du Monde © Belga Image
Pas d’alcool
Deux petits jours avant l’ouverture des hostilités, le Qatar annonce que l’alcool est finalement interdit à proximité des stades. Une victoire pour la frange conservatrice du pays. Gianni Infantino, président de la Fifa, embraie: “Si vous êtes privés de bière durant trois heures par jour, vous allez survivre”. Les supporters acquiescent, mais se sentent floués par des réglementations en constante évolution et des promesses non tenues.
Un brassard en tribune
Avant le match face au Canada, on aura surtout parlé du fameux brassard que n’a pas porté le capitaine Eden Hazard. Un bout de tissu floqué “One Love”, en soutien aux minorités sexuelles. Il est interdit par la Fifa sur le terrain? Notre ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, le porte en tribune, sous le nez de Gianni Infantino, au-dessus de son maillot des Diables.

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Un drapeau sur les manches
La veille, l’ex-Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt faisait bien plus fort pour contourner les règles émises par le Qatar et la Fifa, en arborant les couleurs arc-en-ciel du drapeau LGBT+ sur les manches de sa robe lors du match entre le Danemark et la Tunisie.
Copain-copain
Historiquement en conflit, le Qatar et l’Arabie saoudite profitent de ce Mondial pour montrer leur nouvelle amitié. Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane a assisté au match d’ouverture Qatar-Équateur aux côtés de l’émir, le cheikh Tamim, une écharpe qatarie au cou. Deux jours plus tard, le cheikh qatari s’est affiché avec un drapeau saoudien lors de la victoire saoudienne contre l’Argentine.

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Muselés
L’image a directement fait le tour de la Toile: les Allemands, eux aussi interdits de porter le brassard “One Love”, la main sur la bouche, dénonçant le muselage dont joueurs et fédérations se sentent victimes.
L’émotion iranienne
Les joueurs iraniens ne cachent pas leur soutien à la population iranienne, actuellement dans la rue et réprimée par le gouvernement. Lors du premier match, ils n’ont pas entonné leur hymne national. Lors du second, sous une pression intense, ils l’ont murmuré. Dans les tribunes, on a vu les supporters iraniens en pleurs. La victoire face au Pays de Galles, dans les dernières secondes, n’en était que plus belle.