
Soirée top of the pop avec Thomas Azier et Rive aux Nuits
La température est redescendue d'un cran dans les serres du Botanique après deux jours caniculaires. L'air est plus respirable et les marches du perron forcément un peu plus dégarnies. Qu'à cela ne tienne, on avait rendez-vous avec nos chouchous de Rive, groupe dont Moustique vous parle depuis leurs débuts. Deux mois et demi après la sortie de leur premier EP Vermillon, les lauréats du concours du F. dans le texte se produisait aux Nuits pour la première fois. Autour de la statue de cette femme sans tête qui trône au milieu de la scène comme sur l'artwork, un demi cercle de tubes lumineux délimite l'espace de jeu du duo. Une mise en scène de séance de spiritisme pour un concert où les deux filiformes ont tout donné. En 45 minutes, Kevin et Juliette ont déroulé Vermillon avec application et générosité. À la batterie, c'est lui qui dicte le tempo. Presque possédé, le regard fou, la gestuelle marquée, il envoie des rythmes lourds sur lesquels elle vient tricoter les détails en posant soigneusement son clavier ou sa guitare. Les textes forts servis par une voix à la hauteur finisse de charmer un public bienveilant. La complicité est palpable, tout comme la timidité des premières fois qui les anime encore. On l'a senti lors d'un au revoir un peu gauche mais 100% sincère.
Red dingues d'Azier
Le temps d'aller prendre la température du chapiteau ou The Geek X Vrv fait bouger les plus jeunes sur des remix saxophoniques de Flume, on est déjà de retour à l'Orangerie, pratiquement à la même place, pour Thomas Azier. Soulignons au passage le joli coup des Nuits qui ont réussi à choper le Néerlandais pour l'ouverture de sa tournée. Moins d'une semaine après la sortie de son deuxième album, Rouge, on a pu juger sur pièce. Débarqué comme une flèche sur la scène avec ses cheveux plaqués, son col roulé blanc et son costume trop large pour sa maigre silhouette, on l'imagine sortir du Grand Budapest Hotel quelques instants plus tôt. Tout sourire, l'ex-Berlinois désormais installé en France, prend d'emblée possession des lieux la classe naturelle de ses nouvelles compositions fait mouche directement. Celle des anciennes aussi (Hylas, Future Sound, Red Eyes). L'europhile alterne les deux plaques avec un égal bonheur. Sur Talk to me, premier single extrait de Rouge, il balade sa voix sur une composition électro-pop qu'on jurerait signée Sebastien Tellier. Et puis sans crier gare, le dandy se/nous fait plaisir en reprenant pour la première fois A Forest des Cure. Un choix qui résume parfaitement le personnage à l'allure de jeune-vieux mais au style avant-gardiste. Dans cette petite heure quart de maitrise, deux moments de grâce. Sandglass, splendeur piano-voix et l'incontournable Angelene qu'on avait croisée sur Hylas. Seul regret, quand il joue, le pote de Stromae, est dos à la scène et on perd une partie de son interprétation si charismatique. Un détail dans le concert très convaincant du virtuose qui part sur une des plus belles ovations de ces Nuits 2017.