
Les concerts qu'il faut voir au Botanique en mars

Baxter Dury Le 8/3 à l’Orangerie
Sur la pochette de “Prince Of Tears”, son cinquième album paru l’automne dernier, Baxter Dury sillonne le Sahara en smoking blanc. L’image reflète parfaitement les états d’âme du dandy. C’est que, depuis 2016, le garçon est en plein désert émotionnel. Son couple s’est disloqué sous un soleil d’été et l’amour a fondu… Irrémédiablement. Cette rupture sentimentale se retrouve aujourd’hui au cœur de « Prince Of Tears ». “Le “Prince Of Tears”, c’est vaguement moi et vraiment les autres », explique-t-il. « Il s’agit d’un personnage universel inspiré de mon expérience personnelle. J’utilise ce disque pour dompter mes émotions négatives, leur donner une couleur positive. C’est un peu neuneu. J’en suis conscient. Pourtant, j’ai abordé les nouveaux morceaux avec beaucoup de sérieux.”
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Entre chant parlé et flow britannique bien trempé, l’artiste pose sa voix de crooner sur dix mélodiespop et sophistiquées. Soulignées d’arrangements de cordes, les ambiances prolétaires de “Prince Of Tears” prennent un tournant chic et charmant. Le single Miami met ainsi sa nonchalance en présence d’ornements inspirés par le travail de grands compositeurs (de David Axelrod à Quincy Jones). “Je voulais associer mon côté punk à des orchestrations plus classiques, détaille le fils du légendaire Ian Dury. Auparavant, je n’aurais jamais osé un truc pareil. À présent, j’ai confiance en mes capacités.”
Comme toujours chez Baxter, les couplets se faufilent entre des chœurs féminins éthérés, gracieux et terriblement aguicheurs. “J’invite les filles à chanter à mes côtés pour éviter l’ennui, dit-il. Comme ça, les morceaux ne tournent pas exclusivement autour de ma voix. Il ne s’agit en aucun cas d’un truc sexiste. Que du contraire. Moi, je suis pour l’égalité des genres.” Une conviction qui s’affirme sous les harmonies de Porcelain, Wanna ou Mungo. Dans un autre registre, l’Anglais escalade les barricades et agite un poing rageur sur des hymnes engagés (Letter Bomb, Listen). Baxter Dury plie également l’excellent Almond Milk aux côtés de Jason Williamson, esprit contestataire et leader de Sleaford Mods. “Je me sens proche des valeurs anticonsuméristes défendues par ce groupe. J’adhère aux principes de la classe ouvrière. Même si je ne suis pas le plus corrosif de la bande.” Mais assurément le plus romantique. - Nicolas Alsteen
Waka Flocka Flame, le 19/3 à l’Orangerie
C’est un poids-lourd bling-bling que le Botanique accueillera le 19 mars en la personne de Juaquin Bertholimule, plus connu sous le pseudo Flocka Flame. Ancien partenaire de Gucci Mane au sein de l’écurie trap 107 Brick Squad, Waxck vole désormais de ses propres ailes pour imposer un hip-hop sans concession. Dollars, filles sexy, grasse bagnoles, drogue, gangs... Son univers lyrique n’évite pas les clichés mais c’est rudement efficace. - L.L.
Tune-Yards, le 22 mars
A l’heure du quatrième album « I Can Feel Your Creep Into My Private Life », sortie en janvier dernier, Tune-Yards est désormais un duo formé de Mervill Garbus et de Nate Brenner. Si ce disque est truffé de textes engagés (les droits civiques, le féminisme, le racisme, les inégalités sociales), la formation américaine n’oublie pas de faire danser le monde en malaxant boucles savantes, guitares folk, ukulélé et rythmiques enivrantes. Du songwriting inspiré sur une musique moderne et inventive. Tune-Yards a tout bon. – L.L.