
La voix et les yeux de Stéphane Audran

C’est au théâtre qu’elle débute dans les années 50. Elle fait ses classes chez Charles Dullin et René Simon, y croise Michael Lonsdale, Delphine Seyrig et Jean-Louis Trintignant qu’elle épouse en 1954. Mais le succès sur les planches n’est pas au rendez-vous et c’est à la fin de cette décennie qu’elle se tourne vers le cinéma.
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Après des petits rôles chez Eric Rohmer et Jacques Becker, la rencontre qui fera décoller sa carrière a lieu en 1959 : Claude Chabrol l’engage pour un rôle dans son 2ème film, Les Garçons. Commence alors une histoire d’amour entre la comédienne et le cinéaste qui l’épouse en 1964 et la fera tourner dans de nombreux films. C’est sa prestation dans Les Biches en 1968 qui imposera son style froid, sophistiqué et détaché, que l’on retrouvera par la suite dans d’autres films de Chabrol, comme La femme infidèle et surtout Le Boucher où elle a pour partenaire Jean Yanne.
Si sa collaboration avec Chabrol, dont elle se séparera en 1980, constitue la colonne vertébrale de sa carrière (il lui donnera encore de beaux rôles dans Violette Nozière et Poulet au Vinaigre), elle travaillera avec d’autres grands noms, comme Luis Bunuel avec lequel elle tourne Le Charme Discret de la Bourgeoisie qui lui vaudra un British Film Award (BAFTA) de la meilleure actrice en 1973.
Des collaborations avec Orson Welles, Michel Audiard, Claude Sautet (Vincent, François, Paul et les autres en 1974), Bertrand Tavernier (Coup de Torchon en 1981), Claude Miller (Mortelle Randonnée en 1983) et bien d’autres émailleront un parcours où elle donnera vie à d’excellents seconds rôles. Dernier climax pour Stéphane Audran, Le Festin de Babette de Gabriel Axel lui offrira en 1987 l’occasion de casser l’image un peu glacée qui lui collait à la peau. Elle fait ses dernières apparitions dans La fille de Monaco d’Anne Fontaine et L’Ivresse du Pouvoir de… Claude Chabrol.