

Dans la plus pure tradition américaine de la non-fiction, David Grann, journaliste au New Yorker, rouvre un épisode complètement oublié (pour ne pas dire complètement ignoré) de l'histoire de la communauté améridienne. Grann revient sur une série de meurtres qui a semé la peur au sein de la tribu des Osages dans le territoire de l'Oklahoma.
En 1921, le corps d'Anna Brown est retrouvé, le crâne traversé par une balle tirée à bout portant. Anna Brown est une fêtarde qui aime l'alcool, elle fait partie d'une riche famille osage dont la mère et les soeurs sont aussi promises à une mort violente - comme d'autres dans la tribu. Coups de feu, empoisonnements, explosions, les modes opératoires se multiplient, mais la cible reste la même.
La tribu des Osages n'est pas n'importe quelle tribu... Dans la distribution des parcelles de terre, ses membres se sont vus attribués des terres dont le sol regorge de pétrole. L'exploitation de ces puits de pétrole ont fait des Osages un peuple fortuné, très fortuné, dont le mode vie - assimilé à celui des Blancs - n'évite pas l'étalage des richesses. Encadré par une shérif qui n'y connaît pas grand chose en techniques d'investigation, l'enquête sur les assassinats chez les Osages n'avance pas, ne donne rien. Jusqu'au jour où...
Nommé à 29 ans à la tête du BOI (Bureau Of Investigation), Edgar J.Hoover s'empare de ce dossier et charge une équipe de résoudre son énigme. C'est l'acte fondateur d'un empire - le FBI - qui servira de terrain de jeu à la paranoïa de son patron. Elevant l'art d'enquêter à un niveau de technicité qui frôle l'insensé, le FBI de Edgar J.Hoover est au centre de ce polar vérité, construit sur une architecture où se croisent et s'entrecroisent faits, témoignages et documents (le livre est rythmé par une série de photos qui permettent de se projeter dans la réalité du dossier.) Le reportage de David Grann - finaliste du prestigieux National Book Award - a déjà passionné beaucoup de lecteurs, à commencer par Martin Scorsese qui a annoncé qu'il l'adapterait au cinéma. C'est dire...