

Et il n'hésite pas à se faire entendre quand quelque chose lui déplaît, par le biais de son blog ou dans des interviews, notamment au magazine Rolling Stone. Il a ainsi tenu à préciser, que non, il n'avait pas fini d'écrire la suite de GOT, comme un acteur du casting l'avait pourtant affirmé lors d'une conférence de presse. « Non, « The Winds of Winter » et « A Dream on Spring » ne sont pas terminés. « A Dream... » n'est même pas commencé; Je ne vais pas commencer à écrire le volume sept avant d'avoir terminé le volume six. Il me semble absurde que je doive le préciser. »
« La Terre est ronde, elle tourne autour du soleil, l'eau est humide… dois-je dire cela aussi? Cela me dépasse que quiconque puisse croire à cette histoire, même une seconde. Cela n'a pas de sens. Pourquoi devrais-je rester assis pendant des années sur des romans terminés? Pourquoi mes éditeurs - pas seulement ici aux États-Unis, mais partout dans le monde - y ont-ils jamais consenti? Ils gagnent des millions et des millions de dollars chaque fois qu'un nouveau livre Ice & Fire est publié, tout comme moi. Retarder leur publication n'aurait aucun sens. »
Je peux nommer 20 personnages qui sont morts dans la série mais qui sont en vie dans les livres. - G.R.R. Martin
Et c'est loin d'être le seul sujet qui le chagrine au sujet de Game of Thrones. L'auteur, qui a participé en tant que consultant à l'élaboration de cette huitième saison rappelle que la série n'est pas spécialement fidèle aux livres « Je ferai remarquer que David et Dan ont tué beaucoup plus de personnages que moi. Je peux nommer 20 personnages qui sont morts dans la série mais qui sont en vie dans les livres. Mourront-ils dans les livres ou pas? Qui sait. »
Il déplore également que la série se termine « si rapidement ». « Vous savez, c’est complexe. En fait, je suis un peu triste », a admis G.R.R. Martin. « J'aurais aimé que nous ayons encore quelques saisons pour bien développer l'intrigue. Mais je comprends. Dave et Dan vont faire autre chose, et je suis sûr que certains acteurs qui ont déjà travaillé sept ou huit ans sur Game of Thrones aimeraient avoir la chance de jouer d'autres rôles. Tout cela est juste. Je ne suis pas en colère ou quoi que ce soit du genre, mais je suis un peu nostalgique. » Prendre le temps nécessaire pour développer les ultimes arcs narratifs de la série aurait pu éviter la déception des fans.
Dire que la dernière saison de Game of Thrones déçoit serait un euphémisme, à en juger la flagellation dont la série est victime ces dernières semaines et particulièrement suite au tintamarre provoqué par l'épisode 5 : The Bells. À trop vouloir miser sur le côté spectaculaire du show en nous offrant deux grandes batailles d’anthologie, les scénaristes de Game of Thrones semblent se vautrer du côté obscur de la force, jusqu'à parfois nous rappeler la grandiloquence de Star Wars. Pour la finesse, on repassera. Quitte à évacuer certaines intrigues primordiales de la série en un claquement de doigts ou à décrédibiliser des personnages qui jusque-là, semblaient insubmersibles. À ce jeu-là, les femmes ont particulièrement morflé.
On pense à Brienne de Torth, puissante guerrière réduite en une scène au rôle de l'amoureuse éplorée qu'on renie après une partie de jambes en l'air, pleurant en chemise de nuit pour son prince charmant. À Arya, qui renonce à tuer Cersei juste parce que Sandor lui indique « qu'il n'est peut-être pas judicieux de rester dans une tour qui va s'effondrer » alors qu'elle s'est construite pour l'éliminer depuis la fin de la première saison. À Cersei en larmes, qui meurt ensevelie dans les caves de King's Landing, lovée dans les bras de son frère. À Sansa, qui à ce prix-là, aurait pu participer au casting de Gossip Girl. À Missandei, qui n'est tout simplement plus. Sans parler de la cyclothymique reine des barbecues Daenarys, héritière des gênes de son père, le Roi fou.