Metallica électrise le stade Roi Baudouin

Lasers, flammes, écrans LED, reprise de Ça plane pour moi, setlist en forme de juke-box… Le groupe américain a bien soigné ses fans ce dimanche.

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Metallica fait partie de ces – rares - groupes indémodables pouvant se targuer d’avoir écrit la bande son de la vie de plusieurs générations. Nous en avons encore eu la preuve ce dimanche soir au stade Roi Baudouin qui affichait complet pour cette étape de la Worldwired Tour du groupe californien. Certains fans présents dans les tribunes les suivent depuis "Kill ‘Em All", leur premier album paru en 1983. D’autres devaient avoir quinze ans quand MTV passait en boucle les singles de leur "Black Album" en 1991. D’autres encore, plus jeunes, ont découvert Metallica sur les playlist "metal " de Spotify. Des vétérans aux cheveux gris (ou même sans cheveux du tout), des gamins, des hommes, des femmes, beaucoup de femmes d’ailleurs, faisant taire les clichés frappant ce style musical pas si fermé que certains le pensent.

Black is black

Metallica a ses habitudes mais ça fonctionne toujours. Quand résonne en intro les premières notes de The Ectasy Of Gold d’Ennio Morricone, tiré de la B.O. du film Le Bon, La Brute et Le Truand, les hordes de fans quittent les bars et le stand merchandising parce qu’ils savent que la messe va commencer.  Sur la scène immense, pas un câble ne dépasse. Derrière les musiciens, cinq écrans géants captent des images live prises par des caméras mobiles placées dans le stade et les mélangent avec des archives ou de nouveaux clips. C’est net, précis, sans bavure. Tout comme la setlist qui visite toute leur carrière avec une préférence pour le "Black Album" (4 titres) mais aussi pour le petit dernier "Hardwired… To Self-Destruct", avec notamment un Hardwired qui ouvre les débats de fort belle manière.

Hammett en tenue de soirée


Chaque membre du groupe se donne à fond. Pas de tire-au-flanc chez Metallica. Ça cogne, ça mouline, ça fait cracher des riffs, ça enchaîne avec une force de frappe inouïe. Le chanteur/guitariste James Hetfield est le seul à s’adresser au public. Le guitariste Kirk Hammett (le seul à ne pas être vêtu que de noir) et le bassiste Robert Trujillo courent de gauche à droite. Casquette vissée sur le front, Lars Ulrich cogne comme un bûcheron. Placé en troisième position dans la setlist, Disposable Heroes, exhumé du flamboyant "Master Of Puppets" lance véritablement les hostilités et est repris en chœur par toute l’assistance.

Plastic Bertrand à l’honneur

En milieu de set, lorsque James va changer de t-shirt et fait sa pause pipi, Hammett et Trujillo ont désormais l’habitude de reprendre une chanson "locale". Pas de Rope Dancer de Machiavel ou de Jalousie d’Angèle ce dimanche soir, mais bien une reprise pied au plancher de Ça plane pour moi de Plastic Bertrand (qui enregistre son dixième album studio à quelques centaines de mètres du Heysel chez son pote Dan Lacksman). Même si le français de Trujillo est approximatif, le tube variétoche/punk de Lou Deprijck fait son petit effet et la version de ce dimanche est plus réussie que celle déjà jouée par Metallica au Sportpaleis en 2017.

Nothing Else Matters


Alors que la nuit est tombée, les membres du groupe quittent la grande scène et viennent jouer au milieu du public. Ils dégainent leurs grosses cartouche : St-Anger, un somptueux One avec images de guerre traumatisantes sur les écrans qui est enchaîné avec le cataclysmique Master Of Puppets et For Whom The Bell Tolls.

Le concert se clôture avec l’incontournable Seek & Destroy. En rappel, après Lords Of Summer, les smartphones s’allument pour la ballade Nothing Else Matters (quel solo de gratte de Hammett !) avant l’énorme Enter Sandman. Metallica a fait le taf dans une scénographie spectaculaire et s’est montré, comme toujours, aussi généreux que respectueux de son public. Rendez-vous le 10 juillet au même endroit pour Rammstein.

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