

Pour sa quatorzième et dernière édition en Coronmeuse, avant un déménagement en 2020 à Rocourt (Liège), les Ardentes connaissent un démarrage sur les chapeaux de roue. Plus de 25.000 personnes étaient déjà présentes sur le site ce jeudi, premier des quatre jours du festival liégeois qui se clôture ce dimanche 7 juillet. Il reste encore quelques tickets pour chaque jour, mais le record des 100.000 festivaliers cumulés de l’année dernière devrait être battu.
Avec le tiercé Aya Nakamura, Nekfeu et Ninho, le rap français et francophone a été le grand vainqueur de ce jeudi, première journée à afficher complet.
Soleil, public très jeune, très féminin (on est pas loin du 50/50 selon les organisateurs) et très coloré... Franchement, les Ardentes ont eu raison de privilégier depuis 2018 une affiche 100% urbaine. Alors que les « anciens » s’amusent à trouver des points de comparaison avec les années Placebo/Pavement/dEUS ("Ils font du pogo comme les punks", "T’as vu Aya Nakamura et Juice Wrld, ils ont aussi des guitaristes"), la grande majorité de cette joyeuse faune profite du moment présent et fout un boxon pas possible dans une ambiance bon enfant.
Certains artistes, mais c’était aussi le cas à Rock Werchter, viennent pour cachetonner. D’autres se donnent sans compter. C’est le cas du rappeur de l’Essonne Ninho venu présenter son nouvel album "Destin" et du Belge Kobo qui a été le premier à déclencher des pogos sur la troisième scène Rambla. Très bonne surprise aussi avec l’Américain Juice Wrld. Cette étoile montante est venue de Chicago avec son groupe, une énorme scénographie et une chaleur humaine qu’on ne lui soupçonnait pas. Paroles torturées où rodent les rancœurs et les blessures, hip-hop qui s’ouvrent à la pop, la soul et au dance-hall, vidéos interpellantes, versatilité dans le timbre et l’énergie: Juice Wrld a signé une solide prestation.
On vous dit, par ailleurs, tout le bien qu’il fallait penser du concert d’Aya Nakamura. Et Nekfeu ? Sur les grands écrans, les images montrant ces vagues humaines tanguer de gauche à droite étaient impressionnantes. L’énergie de Nekfeu, la relation très proche (ce n’est pas seulement u respect, c’est de l’amour) qu’il entretient avec son public, le road trip sentimental et géographique qu’il plante dans son recommandable nouvel album "Les Étoiles Vagabondes" sont autant d’arguments qui transformé son show en célébration. Mais quelle bouillie sonore… Le premier quart d’heure, on n’entendait pas Nekfeu, le quart d’heure ce n’étaient qu’infrabasses et résonnances. Dommage. Heureusement, le public a chanté du début à la fin. En foot, on aurait dit que c’était le douzième homme. Le vrai spectacle, il était là, sur le site, avec tous ces jeunes visages à la mine réjouie. Chapeau aussi aux équipes de secours qui sont venues secourir plusieurs –très-jeunes spectatrices prises de malaises dans cette fournaise. À plus…
Photos: Audrey Vanbrabant