
Michael Kiwanuka, Fakear, Muthoni Drummer Queen : un week-end de rêve à Esperanzah!

C’est un Jean-Yves Laffineur tout sourire qui se présentait dimanche fin d’après-midi dans l’espace presse d’Esperanzah ! pour faire un bilan précoce de la 17e édition du festival citoyen. L’événement a accueilli près de 36.500 personnes sur le week-end (du vendredi au dimanche) et son fondateur est ravi : "Je suis très ému par cette édition. C’était un gros challenge parce que nous avions voulu nous recentrer sur nos fondamentaux en axant la programmation essentiellement sur la découverte, sans grosse tête d’affiche. On a pris des risques, en voulant être à contre-courant des autres. Esperanzah ! veut être le reflet de la culture du monde et c’est un pari réussi, j’en ai la chair de poule. C’est fabuleux de voir que ce public, soucieux et sensible, nous fait confiance. Je suis très heureux, c’était une édition magnifique."
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Difficile de lui donner tort. Malgré une brève panne de courant indépendante de l’organisation du festival samedi en début d’après-midi – à cause d’une borne qui a sauté et qui a également privé une partie de Floreffe d’électricité – qui a empêché les festivaliers de la scène du jardin de se fournir en boissons à cause du nouveau système de paiement cashless (avec une carte rechargeable, une très bonne idée malgré tout !), la fête s’est déroulée sans le moindre soucis et les artistes, programmés dans la rue ou sur scène, ont pris leur pied. C'était déjà le cas vendredi, ça n'a pas changé samedi et dimanche.
Des Français "on fire"
Après un échauffement intensif orchestré par les infatigables Ogres de Barback samedi en fin d’après-midi, le public de la scène Jardin a été bercée par la voix soul envoutante de Michael Kiwanuka. Le chanteur britannique qui nous a confié être bluffé par la beauté du site quelques heures avant son concert en prémices d’une interview (voir-ci-dessous) a fait danser le public avec le très funky Money, réalisé en collaboration avec Tom Misch, et qui préface la sortie d’un nouveau projet en octobre prochain. Popularisé par la série à succès de HBO Big Little Lies, son titre Cold Little Heart fut sans conteste l’un des grands moments du festival.
Dans la foulée et dans un autre registre, Georgio a tout simplement mis le feu à la scène Futuro, délivrant une prestation énergique qui a même conquis la frange du public la plus réticente au hip-hop. "D’habitude, quand je vois qu’un rappeur est programmé, j’évite le concert à tout prix. Mais des potes m’ont dit que Georgio valait vraiment la peine d’être vu. J’y suis allé et je n’en reviens tout simplement pas. C’était énorme ! ", nous a confié une festivalière chaque année au rendez-vous. Fakear s’est ensuite chargé de clôturer cette deuxième journée avec un set solitaire et psychédélique. Un set hypnotisant à l’image de la personnalité du français, véritable chaman de la scène électro. Nous avons eu la chance de rencontrer l’artiste, dont l’interview vidéo sera bientôt disponible sur notre page Facebook et notre compte Instagram.
Fakear - Crédit : Martin Monserez
La sensation Muthoni
Dimanche, sous une météo torride mais pas étouffante, Veence Hanao s’est chargé avec le producteur Le Motel de réveiller les festivaliers les plus fatigués, en les secouant avec ses textes engagés qui dénoncent une société que personne ne veut voir. Il fallait ensuite gravir la longue montée jusqu’à la scène Jardin pour assister à l’une des sensations du week-end : la performance haute en couleur de Muthoni Drummer Queen. Artiste très engagée pour la cause des femmes et de la communauté LGBT au Kenya, celle qu’on appelle la "M.I.A. africaine" reflète parfaitement l’image et la philosophie d’Esperanzah. Une prestation qui restera dans les annales du festival, et une interview qui sera également bientôt publié sur nos réseaux.
Veence Hanao & Le Motel - Crédit : Martin Monserez
La pop-rock des français de Feu ! Chatterton ont ensuite pris le relais avant de laisser la place à l’électro-swing de Caravan Palace. Enfin, les DJ’s Polo & Pan se sont chargés de clôturer cette magnifique édition avec leur électro-tropicale. On regrettera comme de nombreux festivaliers que les basses de "Radio Bistrot" ont seulement résonner le dimanche (journée la plus familiale) cette année, mais il faut aussi savoir bousculer ses habitudes et faire place à la nouveauté : la scène Kiosq a mérité qu'elle avait sa place sur l'événement. Donc, vivement à l’an prochain Esperanzah ! Sera-ce encore à l’abbaye de Floreffe ? Espérons-le.
Crédit : Martin Monserez