
De passage pour son Cornucopia Tour, Björk a fasciné Bruxelles

Ailleurs sur une autre planète, seule dans sa catégorie, Björk a proposé hier soir à Bruxelles un spectacle radical et total. Plus proche de la performance immersive que du simple concert, le Cornucopia Tour poursuit le travail de rapprochement déjà entamé par la chanteuse depuis longtemps entre l'électro, la musique traditionnelle, l'art numérique et les arts de la mode.
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Amorcé par une première partie assurée par le Hamrahlid Choir, chorale en habits traditionnels islandais (sublime moment qui vous fait Noël avant Noël) et conclu par un discours de Greta Thunberg sur l'urgence à freiner le réchauffement climatique, le spectacle met en scène un univers mythologique - contrée du futur aux paysages mouvants (aquatiques, organiques, calmés, tourmentés) et décor d'une célébration dont le point de mire est Björk.
De la première à la dernière minute, le show se déploie dans l'espace grâce à des projections d'images digitales dont les immenses tentacules happent le spectateur pour ne le libérer qu'en fin de voyage - même si trip serait plus approprié comme terme.
Les tableaux à l'esthétique dévastatrice se succèdent, illustrant un set-list sans concession, créant un environnement sonore organique et totalement désintéressé des tubes de la diva. Et lorsqu'on en repère l'un ou l'autre - Venus As A Boy, Hidden Place, Isobel, Pagan Poetry - ils sont tellement déconstruits et reprogrammés qu'on les reconnaît (pour certains) à peine. Pour accompagner la chamane dans ce monde de la perfection, un ensemble de flûtes, une harpiste, un percussioniste (le génial Manu Delago), mais aussi la créatrice Iris van Herpen et le directeur artistique de la maison Balmain, Olivier Rousteing qui signent les costumes qu'on ne peut dignement pas qualifier de costumes mais de pures folies.