

Peter Morgan, le créateur de la série, avait un défi de taille: continuer à fasciner les fans de The Crown tout en changeant complètement de casting. Narration oblige, les jeunes visages de Claire Foy, Matt Smith, Vanessa Kirby et tutti quanti ne convenaient plus à cette troisième saison qui nous plonge dans le milieu des années soixante, à l’orée des quarante ans d’Elizabeth II.
Pour prévenir d’emblée le spectateur de ce bouleversement, Morgan donne le ton dès la première scène, un moment symbolique où la Reine découvre un nouveau timbre à son effigie (arborant donc le visage d’Olivia Colman), placé à côté de l’ancien (où l’on aperçoit la figure de Claire Foy). “Beaucoup de choses ont changé, il faut aller de l’avant“, déclare sérieusement la souveraine. En avant toute donc !
Olivia Colman dans The Crown © Netflix
Comme durant les saisons précédentes, chaque épisode est dédié à un événement ayant marqué la monarchie britannique ou l’histoire du Royaume-Uni. On passe donc de l’élection du Premier ministre Harold Wilson aux premiers pas sur la Lune en faisant étape par le documentaire de la BBC dédié à la famille royal ou encore les débuts du Prince Charles en tant que Prince de Galles. Des récits importants que The Crown arrive à boucler avec succès en 50 minutes d’information, de suspense et d’émotion.
Comme sa prédécesseuse, Olivia Colman porte la couronne avec la classe et le sang froid nécessaire au personnage d'Elizabeth II tandis qu’Helena Bonham Carter (Harry Potter, Le Discours d'un roi) semble avoir été faite pour le rôle de Princesse Margaret. Aux côtés de la Reine, Tobias Menzies (Outlander) offre une interprétation plus nuancée du Prince Philip, émouvant dans l’épisode Moondust. De son côté le comédien Josh O’Connor offre un doux portrait du Prince Charles, croulant déjà sous le poids des responsabilités qui l’attendent.
Helena Bonham Carter dans The Crown © Netflix
Faisant fi des lourdeurs historiques qui pesaient parfois sur sa deuxième saison, The Crown se concentre davantage sur les coulisses du pouvoir, mais aussi sur les relations et conflits intimes de la maison de Windsor, sans aucun voyeurisme et avec une classe royale.