Anaïs Demoustier "Le cinéma me donne de l’audace"

À l’affiche du drame judiciaire La fille au bracelet et nominée aux César pour Alice et le maire, l’actrice poursuit son étoile. Courez la voir en salle.

838_000_1k18g8

Elle a le don de s’effacer derrière ses rôles mais ne passe jamais inaperçue. À 32 ans et déjà presque autant de films (chez Robert Guédiguian, François Ozon ou Pascale Ferran), Anaïs Demoustier interprète une avocate générale dans le film de son frère Stéphane. Inspiré au départ par un fait divers argentin (l’histoire d’une jeune fille accusée d’avoir tué sa meilleure amie), La fille au bracelet séduit par l’austérité maîtrisée d’une mise en scène qui a le don de brouiller les pistes tout en reconstituant l’expérience troublante d’un procès d’assises, confrontant le personnage d’Anaïs à ceux des parents désemparés (excellents Roschdy Zem et Chiara Mastroianni), tandis que la jeune fille garde son opacité. L’actrice a répondu à nos questions par téléphone.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Les honneurs, les récompenses, ça compte pour vous?

Anaïs Demoustier – Pour moi, la reconnaissance vient d’abord des propositions qu’on me fait. Plus que les prix, c’est vraiment ce qui me donne confiance. Cannes et les César, c’est la cerise sur le gâteau. Même si la nomination pour Alice et le maire (où elle joue une jeune philosophe face à Fabrice Luchini - NDLR) réunit tout ce que j’aime dans mon métier. L’exigence et le goût du public. C’est comme si la nomination récompensait les choix que je fais depuis longtemps.

Parlez-nous de la collaboration avec votre frère Stéphane…

Stéphane est mon frère aîné. C’est lui qui m’a fait découvrir tout un pan du cinéma français comme les films de Claude Sautet. Il n’y a que lui qui aurait pu penser à moi pour le rôle de l’avocate générale. Il savait que j’avais en moi ce sérieux et cette autorité qu’on ne me voit pas toujours au cinéma. Avec lui tout allait plus vite car pas besoin de créer un dia– logue, mais en même temps j’avais la pression. J’étais très empathique avec lui au moment du tournage.

Comment avez-vous préparé votre rôle d’avocate?

On est allé au tribunal de Bobigny observer un procès aux assises. J’ai été très marquée par la musicalité du langage juridique, il y a un phrasé très spécial et une théâtralité des voix que j’ai essayé de m’approprier. C’était passionnant de restituer l’atmosphère d’un procès.

L’audace, c’est un mot qui vous ressemble?

Ça me fait très plaisir qu’on m’associe à ce mot. Je ne me vois pas comme une audacieuse dans ma vie personnelle, mais le cinéma me donne de l’audace. J’ai débuté très jeune et très vite j’ai eu la sensation de dépasser mes limites, mon éducation à travers le jeu.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité