
Ces séries Netflix qui vous feront le plus pleurer (et c’est normal)

Voilà un sondage qui devrait parler à ceux qui écument Netflix de fond en comble. Dans sa dernière étude, la société OnBuy a demandé à près de 3.000 abonnés de la plateforme de streaming quelles séries ils estiment être les plus tristes. Question de ne pas faire les choses à moitié, des estimations ont été réalisées pour savoir combien de piscines standards les sondés rempliraient avec leurs larmes en regardant telle ou telle série. Des chiffres qui croisent le nombre de scènes larmoyantes, leur durée et l’audimat. Voici donc sans plus attendre les dix séries les plus émouvantes de Netflix. Mais soyez prévenus: il sera peut-être difficile de lutter contre vos prédispositions neurologiques qui vous feront tout pour que vous pleuriez comme une Madeleine.
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Orange is the New Black et Breaking Bad en vedette
OnBuy a en réalité établi deux classements: un qui «récompense» les séries qui font le plus pleurer et un autre qui croise cette donnée avec tous les autres facteurs de tristesse. Dans le premier classement, c’est Orange is the New Black qui arrive en tête. Les spectateurs ont pleuré l’équivalent de 96 piscines, soit plus de deux piscines olympiques et loin devant les séries concurrentes. Un score qui est aidé par le nombre important d’épisodes (91), la durée allongée de diffusion de la série (sept ans) mais surtout par des événements marquants qui n’ont pas manqué de bouleverser les fans, sans oublier les 59 scènes qualifiées de «tristes».
Sur le reste du podium, on trouve Unbelievable et Umbrella Academy, avec respectivement 20 et 16 piscines remplies de larmes. Suivent ensuite Sex Education (11 piscines), Stranger Things (11), Breaking Bad (10), When They See Us (5) et dans le trio qui referme le top 10 Dead to Me (4), 13 Reasons Why (4) et Schitt’s Creek (2).
Mais si on prend en plus en compte le score de tristesse attribué par les fans, le nombre de personnages décédés et le nombre de scènes tristes, ce classement est totalement bouleversé. À ce moment-là, c’est Breaking Bad qui passe de la sixième à la première place. S’il y a ici autant de morts que pour la deuxième série, Stranger Things, Breaking Bad excelle pour la tristesse de ses scènes. Et malgré toutes ses piscines remplies, Orange is the New Black n’arrive que troisième.
Our latest #digitalpr campaign for @OnBuy is a Netflix and Feels Index - the shows that made us cry the most ??
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— Tamir Davies (@StyleSeeLondon) September 15, 2020
Un soupçon d’empathie et une immersion implacable
Après ce sondage insolite, une question émerge: comment les spectateurs arriveraient à remplir 96 piscines juste en pleurant devant Orange is the New Black? Les plus insensibles ne manqueraient pas de noter que tout ceci n’est pourtant qu’une fiction. Mais que ces cœurs blessés se rassurent, c’est tout à fait compréhensible. Ce n’est que la pure manifestation de leur capacité d’empathie. «Montrer de l’affection pour un personnage, c’est montrer de l’empathie envers lui et se mettre à sa place. Cela joue d’ailleurs sur le suivi d’une série parce que si on n’en a rien à faire de ce que ressent Meredith Grey, on ne va pas regarder les 19 saisons de Grey’s Anatomy», explique Sarah Sepulchre, professeure de communication à l’UCLouvain et spécialiste des séries.
Comme elle le fait remarquer, cette réaction est d’autant plus logique que le cerveau ne fait pas vraiment la différence entre une émotion ressentie face à une fiction ou dans la réalité. On a beau se dire que ce n’est pas réel, rien n’y fait, on tire quand même une larme. «On peut aussi tomber vraiment amoureux d’un personnage de série. Les zones du cerveau qui s’activent dans une telle situation sont les mêmes que dans la vie normale. Pareil pour la peur. C’est ce qui explique l’attachement aux personnages».
Et si vous ressentez encore le besoin de savoir pourquoi vous êtes si tristes lors de la mort d’un personnage, sachez que l’être humain a depuis l’enfance un réflexe plus ou moins universel: faire comme si une histoire était vraie. C’est ce que l’on appelle l’immersion fictionnelle, comme dans les jeux de rôle et dans les thérapies. Le cerveau est à la fois plongé dans la fiction et en même temps, il analyse celle-ci au miroir du réel en faisant des hypothèses sur les relations entre personnages. On sait ce qui se passe quand quelqu’un tombe amoureux, ment, triche, etc. et on projette ça sur ce que l’on voit dans une série.
Des façons diverses et variées de ressentir des émotions
Après tout cela, on serait tenté de dire que si une personne ne pleure jamais devant une série, c’est tout simplement parce qu’elle manque d’empathie. Mais il ne faudrait pas aller trop vite en besogne. D’autres facteurs peuvent expliquer qu’un individu se montre moins réceptif que d’autres sans pour autant incriminer sa capacité d’empathie. «Il y a des personnes qui sont réfractaires à l’idée de regarder des séries et qui ne pourront pas ressentir d’émotion, alors qu’elles le feraient très bien avec un livre ou un jeu-vidéo, et inversement», explique Sarah Sepulchre. «Le genre du film ou de la série peut aussi jouer. On peut détester les soap-opéras et ne pas se sentir concernés par ça, mais s’immerger complètement dans les séries policières. Enfin, on peut parfois avoir des blocages avec les acteurs. Si on a trop l’image d’une actrice dans tel rôle, on sera moins sensible lorsqu’elle jouera d’autres personnages».
Les scénaristes sont bien conscients de ces particularités et peuvent adapter le récit en fonction du fait que l’on réalise par exemple un film ou une série. Cette dernière constitue d’ailleurs un genre particulièrement bien adapté à la création de sentiments forts. «La grosse différence entre le film et la série, c’est que la série s’installe dans la durée et elle a beaucoup plus de temps pour installer des émotions qui pourront ainsi se faire sentir de façon plus forte. Si un personnage meurt après plusieurs années de visionnage ou après une heure de film, ce n’est pas pareil. On peut imaginer qu’un film engendre de fortes émotions mais c’est plus de l’ordre du spectaculaire et de la surprise, sentiment encore renforcé au cinéma grâce à l’immersion liée à la taille de l’écran. On est moins scotché au siège devant une série que devant une scène d’action de James Bond sur grand écran», remarque Sarah Sepulchre. Ce qui ne veut pas dire pour autant que l’émouvant, c’est pour les séries, et le spectaculaire pour le cinéma. Mais ne vous étonnez plus si en regardant Orange is the New Black, vous remarquez une petite goute salée couler sur votre visage et rejoindre les 96 piscines déjà remplies à ce jour.