
« Je serais très heureuse d'être l'Angèle flamande ! »

Emma Bale (Emma Balemans dans le civile) a toujours chanté. A 14 ans, elle participe à « The Voice Kids » sur VTM et termine sa course en demi-finale du concours, mais ce n'est qu'un tremplin. Elle a 15 ans quand elle sort ses premiers titres (All I Want, Run et Fortune Cookie avec Millow) qui deviennent des tubes énormes en Flandre.
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En 2017, elle devient ainsi la plus jeune lauréate d'un MIA (les Victoires de la Musique flamandes) en recevant le prix de la Meilleure Artiste féminine. Elle enchaîne avec des concerts à l'AB, au Pukkelpop et à Rock Werchter alors qu'elle n'a pas encore vingt ans.
Mais Emma Bale n'est pas juste une idole pop adolescente. Elle a pris son temps pour peaufiner son premier album qui devrait sortir avant l'été. Ses derniers titres offrent une pop aussi accrocheuse que recherchée, avec des sonorités lorgnant vers l'alternatif, comme ce Mind Games, nouveau single tout juste sorti du studio. Entretien.
Vous avez participé à « The Voice Kids » en Flandre quand vous aviez 14 ans. Etait-ce une bonne école ?
J'ai beaucoup appris. C'était la première fois que je me retrouvais sur une vraie scène avec un vrai groupe et c'est une expérience que je n'oublierai jamais. Quand vous avez quatorze ans et que vous vous retrouvez avec toutes ces caméras, tout le show qu'il y a autour, c'est très impressionnant. Je suis contente de l'avoir fait parce que ça m'a permis de rencontrer Hans Francken, le producteur qui m'a lancée et permise de devenir une artiste. C'était une bonne école pour apprendre le métier, oui.
Votre succès a été foudroyant en Flandre. Vous aviez quinze ans quand vos premiers titres sont devenus des tubes. Vous avez travaillé avec Milow, Lost Frequencies, joué à Werchter... Comment gérez-vous tout cela ?
Je gère tout ça grâce à ma famille et à mes amis qui me maintiennent les pieds sur terre. J'ai aussi continué à aller à l'école à l'époque. En vérité, j'avais une vie assez normale avec un hobby qui prenait beaucoup de place. Je pense aussi être moi-même très réaliste. J'aime rêver, mais j'ai conscience que ce n'est pas la réalité. Ma personnalité et mon entourage me permettent de rester qui je suis.
Comment définiriez-vous votre musique ?
C'est toujours difficile de répondre à cette question. Je suis toujours à la recherche de mon style. J'ai eu du mal à sortir un deuxième EP parce que je ne savais pas trop ce que je voulais faire, mais les musiciens avec qui je travaille m'ont dit : « On ne sait pas ce qu'on fait non plus, suis juste ton coeur et tu trouveras ». C'est un peu ce que je suis en train de faire. Je suis mon coeur et ce qui me semble juste. Toute la musique que je sors aujourd'hui vient de là et ça me rend heureuse. Mais pour répondre à votre question, quel est mon style de musique ? Je pense que ça va continuer à évoluer, mais je la décrirais comme de la pop avec un côté alternatif.
Pour poser la question d'une façon différente, quels sont les artistes que vous écoutez ?
J'écoute des milliers de styles différents ! Mais ces jours-ci, je suis beaucoup dans FKA twigs, Blood Orange, ce genre de choses qui peuvent paraître un peu obscures. J'aime aussi la pop mainstream, mais il y a tellement de choses qui me nourrissent...
Vos chansons ont souvent un groove funky et dansant qui peuvent rappeler Selah Sue...
Oui, j'adore Selah Sue !
Vu votre succès en Flandre, peut-on vous qualifier d'Angèle flamande ?
Je serais très heureuse d'être l'Angèle flamande ! (rires) Je la trouve épatante et le succès qu'elle rencontre est incroyable. C'est une inspiration de voir jusqu'où elle a pu aller. Je suis vraiment flattée du compliment !
Vous passez pas mal de temps sur Instagram et les réseaux sociaux pour communiquer avec vos fans. C'est important d'être active sur internet ?
En vérité, je n'y passe pas tant de temps que ça. Je fais juste ce que je dois faire pour communiquer parce que c'est la meilleure façon d'être en contact avec ses fans et de les tenir au courant de mon actualité. C'est juste un outil très facile à utiliser et efficace, je ne peux donc pas l'ignorer. Mais sinon, j'ai plutôt tendance à y échapper. J'ai un compte personnel privé où je ne suis quasiment pas active. C'est important d'utiliser les réseaux sociaux à titre professionnel, mais à titre personnel, je préfère garder une certaine distance.
Votre premier album va sortir cette année. Que pouvez-vous nous en dire ?
Je ne veux pas spoiler ! (rires) Je suis simplement super heureuse qu'il sorte enfin. C'est la première fois que je fais quelque chose d'aussi personnel. Avant, il y avait beaucoup de propositions et je les suivais parce que c'était une chance, mais ce disque, j'ai travaillé trois ans dessus ! Cela a pris du temps, mais il a fini par devenir tangible et réel. Musicalement, ce sera une Emma plus mature, mais je suis encore trop dedans pour pouvoir vraiment en parler. Je suis très enthousiaste et j'ai hâte de savoir ce que les gens vont en penser. J'en suis très fière. Je peux juste dire qu'il devrait sortir avant l'été.
A-t-il été enregistré durant le confinement ?
Pour moi, le confinement a été quelque chose de très positif. Je ne pense pas que j'aurais pu terminer l'album s'il n'y avait pas eu de confinement. Ca m'a enlevé énormément de pression et donné du temps pour me recentrer et réfléchir à qui j'étais et à la musique que je voulais faire. Je sais que ça a été très dur pour beaucoup de monde (et ça continue de l'être), mais pour moi, ça a vraiment été la meilleure chose qui pouvait m'arriver. C'était un peu comme si le temps s'était arrêté et ça m'a fait un bien fou.
Aura-t-on l'occasion de vous voir en concert cette année ?
Je prie pour qu'on puisse confirmer des dates estivales parce que je serais vraiment déçue de ne pas pouvoir présenter l'album en concert. Mais il n'y a rien de sûr. J'ai une tournée prévue en octobre et si tout va bien des dates en festivals... Ce serait la cerise sur le gâteau après avoir travaillé pendant tant de temps sur cet album !