La liste de l’Unesco s’allonge à nouveau, y compris en Belgique

La Flandre compte une nouvelle inscription au patrimoine mondial, alors que les Pays-Bas en comptent deux.

Une partie de la colonie de Wortel, en Flandre @BelgaImage

Après avoir classé entre autres Spa et une série de villes thermales européennes, le Comité du Patrimoine mondial réuni à Fuzhou, en Chine, sourit toujours à la Belgique. Ce lundi, il vient de reconnaître un nouveau site belge sur la liste du patrimoine mondial. Il s’agit des colonies de bienfaisance, réparties en réalité non seulement en Flandre mais aussi aux Pays-Bas. Nos voisins néerlandais ont une double raison de se réjouir aujourd’hui puisque l’Unesco a également reconnu un autre monument, ou plutôt un réseau de monuments: les lignes de défense hollandaises. Et la liste des nouveaux biens classés ne s’arrête pas là!

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Des colonies au service des pauvres

Peu connues au sud de la Belgique, les colonies de bienfaisance constituent un ensemble d’établissements créés entre 1818 et 1825, lorsque l’actuel territoire belge faisait encore partie du royaume des Pays-Bas. Ces sortes de baraquements en dur étaient destinés à accueillir les plus pauvres pour qu’ils puissent tirer un revenu de leur travail agricole. Ce patrimoine a ensuite été conservé et entretenu, avec de somptueuses allées menant à des maisons à l’histoire forte.

Ce lundi, l’Unesco a primé trois colonies néerlandaises et une flamande, celle de Wortel, à l’est d’Anvers, non loin de la frontière. Il s’agit du premier paysage culturel belge reconnu au patrimoine mondial. "Wortel-Kolonie est un modèle d'intégration entre la nature et la culture", se réjouit le ministre des Finances et du Logement flamand Matthias Diependaele. "Les collaborations et une vision commune ont donné naissance à un magnifique élément du patrimoine qui jouit désormais d'une reconnaissance mondiale. Non seulement elle nous récompense pour nos efforts, mais elle nous encourage également à continuer à soutenir l'entretien et la protection de ces paysages exceptionnels".

Outre le Benelux, l’Asie récompensée

Les Pays-Bas sont gâtés avec leur deuxième inscription du jour à l’Unesco, celle des lignes de défense hollandaises, qui se distinguent par leurs grandes étendues d’eau et leurs citadelles. Il s’agit en réalité du prolongement d’un site déjà classé au patrimoine mondial en 1996, celui des défenses d’Amsterdam. Aujourd’hui, l’Unesco a décidé de protéger aussi les lignes qui s’étendent au nord et au sud d’Utrecht.

Pour le reste, le Comité du Patrimoine mondial n’a primé ce lundi que des lieux situés en Asie. Celui qui a ouvert le bal est japonais. Il s’agit de l’ensemble constitué par les îles Amami-Oshima, Tokunoshima, Iriomote ainsi que la partie nord de celle d’Okinawa, toutes situées au sud du pays. Elles se distinguent par leur faune inhabituelle. Autrefois reliées au continent, la formation de la mer de Chine orientale a forcé plusieurs espèces à vivre loin de tout sur ces petits bouts de terre. Un mal pour un bien puisque ces animaux ont disparu dans le reste de l’Asie mais pas sur ces îles japonaises. On y trouve par exemple le lapin des îles Amami, le râle d'Okinawa ou encore le chat d'Iriomote.

Autre site naturel récompensé aujourd’hui: les étendues cotidales sud-coréennes dénommées Getbol. Ces vasières sont le fruit des marées importantes du sud-ouest de la péninsule, ce qui permet à de nombreuses espèces de prospérer. Un havre de biodiversité, notamment pour les oiseaux migrateurs.

Suivent deux autres sites naturels situés de part et d’autre de l’Asie. Il y a d’abord les forêts thaïlandaises de Kaeng Krachan. Le parc national du même nom est le plus grand du pays et sa taille est trois fois supérieure à celle du Brabant wallon. Cette zone installée au sud-ouest de Bangkok, le long de la frontière birmane, abrite une végétation tropicale humide répartie en strates et près d’un milliers d’animaux reconnus comme « remarquables », dont environ 500 oiseaux. On y trouve aussi de grands mammifères dont l’éléphant d’Asie, le tigre d’Indochine, le léopard, la panthère nébuleuse, l’ours noir d’Asie, etc.

Puis il y a d’autres forêts nouvellement classées mais d’un tout autre genre: celles humides de Colchide, en Géorgie. Elles sont parcourues par un grand nombre de petites rivières formant de larges tourbières et de petits lacs. Le climat très spécifique de la Colchide permet à plusieurs espèces animales et végétales de prospérer. Une biodiversité d’autant plus riche qu’une zone côtière dotée de dunes se trouve juste à côté.

Enfin, un dernier pays s’est montré chanceux aujourd’hui: la Turquie. Elle a vu son Tell d’Arslantepe inscrit au patrimoine de l’Unesco. Il s’agit d’un site archéologique situé dans l’est de l’Anatolie, près de Malatya, où gisait une ancienne ville, Melid. Les chercheurs ont retrouvé à cet endroit de nombreuses sculptures hittites ainsi que des gravures de l’âge du bronze et de fer.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité