
Décès Arno : ses cendres dispersées à Ostende et son album en septembre

"J’accepte le cancer car j’ai eu une vie fantastique." Voilà ce qu’a déclaré Arno lorsque les médecins lui avaient diagnostiqué un cancer du pancréas. Et jusqu’au bout, il aura lutté contre la maladie en se réfugiant dans la musique, cette "maîtresse qui ne l’avait jamais trompé." Tout en remontant sur scène au début de l’année (en showcase à la VRT, à l’Ancienne Belgique et à deux reprises au Casino d’Ostende, sa ville natale où il aura donné son tout dernier concert le 25 février dernier), il avait aussi trouvé la force, le courage et l’inspiration pour enregistrer un nouvel album.
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Duo avec Mireille Mathieu
Le samedi 26 mars, Arno a fait écouter l’enregistrement final du disque à son label. "On l’a fait, on l’a fait!", se réjouissait-il. Ce nouvel album est du 100% Arno. Du rock, du blues, beaucoup de chansons en français et ce fameux duo avec son idole Mireille Mathieu auquel il tenait tant. A l’exception d’une chanson au sujet personnel (il parle de son grand-père), Arno l’a enregistré en regardant devant lui. Pas derrière. Dans aucun des titres, Arno n’évoque ainsi sa maladie ou la pandémie. Il voulait parler des gens. De nous, de vous. "Chaque jour, je vais prendre mon thé sur une terrasse dans le quartier de la place du Marché aux Herbes, à Bruxelles. Je regarde les gens qui passent. J’adore ça. Toute mon inspiration vient de là", nous expliquait-il lors de notre dernière rencontre.
Sortie en septembre
Arno a la réputation de ne pas traîner en studio. Cette urgence à mettre en boîte ses morceaux n’était donc pas liée aux circonstances même si le chanteur de charme autoproclamé savait que la montre tournait. Il s’est appliqué dans son écriture. La voix -comme à ses concerts- est au top sur les morceaux. Il n’est pas non plus allé chercher des vieux fonds de tiroir mais, musicalement, l’ambiance de ce disque désormais posthume est au rock dur, au blues, aux guitares, à l’harmonica et au groove. Bref, Arno a choisi un retour aux fondamentaux pour mieux nous dire au revoir. Prévu en juin l’album sortira finalement chez [PIAS].
Ses cendres à Ostende et Bob Dylan
Dans ses dernières interviews, Arno avait aussi déclaré que tout était préparé. « J’aimerais que mes cendres soient dispersées dans la mer du Nord, à Ostende et qu’au même moment, on joue Like a Rolling Stone." L'Ancienne Belgique, qui était un peu sa seconde maison, a aussi prévu un hommage. Nous y reviendrons. On notera encore que ce vendredi 22 avril, Salvatore Adamo et Plastic Bertrand lui ont fait un émouvant clin d’œil au Cirque Royal. Dans le cadre du concert caritatif « Ensemble pour l’Ukraine », Salvatore et Plastic ont chanté Les Filles du Bord de Mer, morceau écrit par Adamo en 1964 qu’Arno avait repris et fait découvrir à une toute nouvelle génération. Tant Salvatore que Plastic ont salué Arno avant d’entamer la chanson dans une ambiance qu’on devine. Jusqu’au bout Arno nous aura accompagné en musique.