Lomepal a fait s'évanouir les fans pour sa première date au Palais 12 de Bruxelles

Il est loin le temps des premiers concerts, où Antoine Valentinelli, rebaptisé Lomepal à la scène, arrivait les mains dans les poches pour assurer le show, fraîchement débarqué d’un van qui assurait l’aller-retour Paris-Bruxelles avec une poignée de potes. Pour la seconde date officielle de sa tournée « Mauvais Ordre » au Palais 12, la superstar du rap français était accompagnée de la caravane que son statut implique désormais. Pas moins de neuf semi-remorques, remplis de musicien, d’instruments, de jeux de lumières et de structures métalliques.

C’est que Lomepal pèse lourd dans le game aujourd’hui. Avec son troisième album, « Mauvais Ordre », l’artiste s’est imposé à la 5^ème place des ventes d’albums en 2022 en Wallonie, devant Ed Sheeran, Damso, Clara Luciani et Adele. Avec de tels résultats, on était sûrs et certains de découvrir une marée humaine pour applaudir le rappeur/rockeur de 31 ans. Et on n’a pas été déçus. La première date de ce doublé au Palais 12 de Bruxelles, qui affiche un complet rouge foncé, a fait déplacer tous les âges et tous les milieux. Du fan hardcore coincé au troisième rang dans les effluves d’aisselles, à la maman et ses deux filles installées tranquillement dans les gradins.

@mckst23 ❤️‍🩹❤️‍🩹 #lomepal #concert #bruxelles ♬ son original - Marie Kersten

Plus question de parler de rap

Débarqué sous les hurlements, avec ses quatre musiciens et une mise en scène titanesque qui fait penser à celle de Stromae et ses énormes panneaux lumineux, Lomepal démarre le show avec les guitares, par le morceau Auburn. Plus question de parler de rap, il l’a assez répété en interview, Antoine Valentinelli réclame aujourd’hui le statut de rock star. Et c’est très efficace. Il soigne la forme pour présenter cet album, moins autobiographique, et utilise son vécu pour insuffler de l’émotion dans la collection de titres qu’il déroule ce soir.

De À peu près à Mauvais Ordre, issus de son troisième album, il propose ensuite un retour en arrière pour balancer quelques titres issus de Jeannine. Beau la Folie, Yeux Disent ou Mômes, peu importe les morceaux qu’il choisit, le public lui répond, parfois jusqu’à masquer sa voix, dans une immense chorale qui le fait frissonner de joie. Comme il le rappelle, son rapport avec le public belge est spécial. Il avait pu le constater en septembre dernier, lors de sa tournée fantôme, quand un simple avis sur la salle du Botanique avait fait se déplacer une masse de fans très excités de voir leur idole de tout près.

Pas question de parler de proximité, par contre, au Palais 12. La salle peut accueillir jusqu’à 15.000 personnes et on était pas loin d’y être. Pour assurer le show, Lomepal et ses équipes ont tout prévu. Plusieurs échafaudages, sur lesquels l’artiste monte histoire de prendre de la hauteur et de mieux se faire voir. Mais aussi une jetée dans la foule, sur laquelle il n’hésite pas à s’avancer pour mieux dévoiler les coutures de son complet blanc cassé. Dans les premiers rangs, les malaises s’enchaînent. On n’imagine pas l’impact de sa traversée de la foule, accompagné de ses gardes du corps, pour délivrer ses punchlines existentielles, les yeux dans les téléphones. Trop beau. Mauvais ordre. Decrescendo et puis... rideau.

@atlantiktik « Baise le sy-sy-système, t’aime pas trop le 6-6-6 mais le 6-6-6 t’aime » @lomepalofficiel #lomepal #concert #mauvaisordre #bruxelles ♬ son original - AtlantikGülpembe