Bracelets "cashless" en festival : comment se faire rembourser et quels sont les frais ?

Le portefeuille électronique devient la norme en festival. Mais les frais demandés pour effectuer le remboursement dépassent l’acceptable.

Cashless festival Graspop ©BelgaImage
Cashless festival Graspop ©BelgaImage

Si vous avez assisté à Werchter Boutique, Werchter Classic le week-end dernier, c’est ce jeudi que vous pouvez commencer à introduire vos demandes de remboursement de la somme restante sur votre portefeuille électronique associé à votre bracelet.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Attention cependant, s’il restait moins d’un "coin" (soit 3,50 euros) sur votre puce électronique, inutile de remplir le formulaire puisque Live Nation indique qu’elle prélève la somme d’un coin pour couvrir les frais de dossier. Un montant énorme en comparaison avec d’autres festivals adeptes du cashless.

Au Graspop, où les demandes de remboursement peuvent aussi être introduites à partir de ce jeudi, on réclame 0,5 Skully, ce qui équivaut à 1,75€ de frais. "Le problème, c’est qu’on ne trouve rien à consommer pour ce montant, à part de la sauce pour les frites", nous indique une festivalière un brin amère. Donc soit vous faites un don au festival, soit vous reprenez des jetons pour une dernière tournée…

À Werchter, c’est même quasi impossible de vider son compte, du moins si vous prenez des boissons, puisque les gobelets sont consignés 0,3 coin (1,05€!). Ce qui explique peut-être pourquoi beaucoup d’entre eux étaient abandonnés dans la plaine…

À Tomorrowland, où la monnaie locale est le Pearl (1 Pearl est égal à 1,74€), les frais de remboursement s’élèvent à 2 Pearls (3,50€ si on arrondit) comme à Werchter, mais sans somme minimale imposée. Du côté de Ronquières, il a été décidé cette année de ne pas rembourser les sommes en dessous de 3€. Mais par contre, aucun frais de dossier n’est demandé. Là aussi, autant passer au bar une dernière fois avant de partir…

Les Francos sans "cashless"

Depuis l’an dernier, les Francofolies de Spa ont décidé de ne plus adopter le système cashless, "peu approprié à un festival urbain comme le nôtre, indique Marc Radelet, le porte-parole des Francos. Les gens peuvent sortir du festival pour aller manger ou boire un verre dehors, notamment. Et puis, c’est une infrastructure qui coûte cher." Mais en 2019, le festival spadois, qui avait adopté le système, réclamait seulement 1€ de frais de dossier.

Se pose un autre problème: comment savoir ce qu’il reste sur son bracelet? La première solution, c’est d’être très fort en calcul mental et d’effectuer l'addition au fur et à mesure de vos différents achats. Mais multiplier par 3,5 n’est pas forcément ce qu’il y a de plus simple… Et après quelques bières, le résultat est plus aléatoire!

À Ronquières, on propose de consulter son compte sur l’application du festival. Au Graspop, cette vérification peut se faire en ligne. À Werchter aussi, du moins si vous avez utilisé le QR Code pour charger votre carte et que vous vous êtes donc enregistré. Sinon? Il faudra faire confiance à la technologie et au montant enregistré par la puce.

Autre élément à avoir à l’œil: les dates de remboursement. Si à Werchter on vous laisse 14 jours pour réagir – à dater de ce jeudi (mais on s’accorde un mois pour vous rembourser…) –, le délai est de quasi un mois à Ronquières (jusqu’au 31 août). Aucun délai n’est indiqué pour le remboursement. Au Graspop, nous n’avons pas trouvé de date limite. À Tomorrowland, on vous laisse jusqu’au 14 août pour rentrer votre demande.

Gonfler la cagnotte

On le voit, si le système "cashless" offre des avantages aux festivaliers (pas de manipulation d’argent, une certaine rapidité pour payer, pas de vol possible à moins de vous arracher le bracelet ou le bras, ce qui est plus compliqué), il permet à certains organisateurs de gonfler encore un peu plus leur cagnotte.

En 2019 déjà, l’association Testachats avait pointé du doigt le système et surtout les frais demandés pour le remboursement. "Nous considérons que des consommateurs auxquels on impose ce système de paiement et que l’on encourage à stocker de l’argent en suffisance devraient pouvoir récupérer leurs surplus sans frais", indiquait l’association, qui n’a pas été entendue.

Peut-être serait-il temps pour le législateur de légiférer en la matière pour éviter les abus. Car pour l’instant, c’est plutôt la loi de la jungle…

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité