

C'est par le prisme d’un célèbre appareil Kodak demeuré introuvable lors de la découverte des corps de Mallory et Irvine (mais qui serait réapparu sur un marché de Katmandou) que Taniguchi et le réalisateur Patrick Imbert ont choisi d’entrer dans la fiction. Pour retrouver cet appareil, Imbert lance à sa recherche deux personnages fictifs. Fukamachi, jeune journaliste tokyoïte pressé par un rédacteur en chef avide de scoop et Habu Jôji, alpiniste charismatique coupé du monde après la mort d’un jeune coéquipier qui va permettre à Fukamachi de l’accompagner pour une ultime expédition qui les mènera au bout d’eux-mêmes.
Pur défi artistique, Le sommet des dieux met en scène les sensations d’immersion en montagne avec les outils du cinéma d’animation 2D, dégageant d’impressionnantes scènes de chute, de vertige et de délire d’altitude difficilement représentables (mais qu’ont pu raconter des alpinistes comme Élisabeth Revol dans le livre de Thomas Vennin cité par Imbert, Les hallucinés - Un voyage dans les délires d’altitude). La réussite éclatante du Sommet des dieux tient tant à ses personnages charismatiques qu’à la pesanteur existentielle qui le traverse. Vertige assuré, à partir de 12 ans.
**** Réalisé par Patrick Imbert, d’après Jirô Taniguchi - 95’.